Pour son premier long-métrage, Jason Lei Howden puise allègrement dans toutes ses références et accouche d’un trip cinématographique assez dingue, digne rejeton du cinéma bis indépendant des années 80. La plupart des emprunts sont soigneusement digérés et provoqueront au moins le sourire chez tous les amateurs de bisserie à l’ancienne. On pense forcément à l'Evil Dead de Raimi, au Braindead de Jackson mais aussi à toute la culture trash symbolisée par le studio Troma, de quoi se sustenter dans la bonne humeur d’une bonne grosse de nawak assumé qui file la patate.
Sans céder aux sirènes des années 2010 qui voudraient que Deathgasm s’ancre dans son époque, au moins par l’intermédiaire d’une bande son portée par des gros beats électros, Jason Lei Howden préfère la jouer oldschool et signe un bel hommage aux douces ballades souvent caractérisées comme assourdissantes par les néophytes de l’univers métal, dont je fais assurément partie. Nul doute que les initiés y trouveront à redire, pour ma part j’ai apprécié la petite leçon de vulgarisation pour les nuls ainsi que l’utilisation des gimmicks propres à ce monde haut en couleurs.
Sans être une pépite prodigieuse, Deathgasm est une belle découverte, un premier film inspiré et bourré d’amour : règne dans chaque parcelle de cette aventure sous LSD une atmosphère bon enfant, qu’elle soit véhiculée par des acteurs qui s’amusent — une xéna blonde qui a de beaux atouts à faire valoir et un duo de losers pas piqués des hannetons — ou par le burlesque morbide du contexte qui les place à l’écran : entre amourette de salopard, exécutions salaces ou gaspillage sans vergogne d’un wagon entier de faux-sang, Jason Lei Howden ne fait pas dans l’économie.
Son premier long est blindé de défauts (acteurs limites, quelques effets poussifs pour les principaux), mais il est surtout d’une bonne humeur communicative. Un objet non identifié qui associe avec talent l’imagerie de notre époque aux références d’un cinéma alternatif qui peine désormais à se faire une place sur nos écrans. Plutôt brutal, en somme :)