Premier long métrage pour René Manzor, plus habitué, jusque là, à l'écriture de romans noirs; bien entouré pour l'occasion, avec notamment Sylvie Testud et Lambert Wilson au casting.
L'intrigue est une enquête sur une série de meurtres et d'enlèvements, sur deux périodes, manifestement liés à l'histoire d'un patient en psychiatrie dont on cherche à comprendre le trouble.
Plus largement, le film opère une reflexion beaucoup plus générale sur l'identité, qui n'est pas sans faire échos aux travaux de Carl Jung sur la personnalité.
Je ne connaissais pas Sylvie Testud dans ce genre de performance. C'est pour moi sa meilleure jusque là. L'acting fonctionne bien moins avec Frédéric Diffenthal; pas qu'il joue mal (la plupart du temps, il sonne juste) mais l'écriture de son personnage et la mise en scène le rendent ridicule; ses scènes avec Édouard Montoute sous la pluie... bon sang, arrivé un moment on finit par croire qu'elle va rentrer au poste avec avec eux, la pluie !
Les parties avec Michel Duchaussoy remontent le niveau, avant que le film ne s'écroule dans son dénouement cousu de fil blanc.
Lambert Wilson, quant à lui, fait au mieux avec le rôle qui lui est donné (fait amusant, il sonne parfois comme le Mérovingien de Matrix Reloaded/Revolutions mais ça ne pose pas problème ; sortie en 2003, les tournages devaient être très proches).
L'ensemble me donne l'impression d'un thriller réalisé par un cinéaste inspiré mais maladroit, qui s'empare d'un sujet, le Trouble Dissociatif de l'Identité, alors appelé Trouble de la Personnalité Multiple, sans le maîtriser vraiment (4 personnes aux noms et personnalités tirées de la même légende, sérieusement ? Sans compter le préjugé maladie psychique = criminel) pour faire un divertissement de genre qui ne résiste malheureusement pas aux grosses ficelles.
Film à découvrir, cependant.
Je mets 3 étoiles pour l'interprétation, 1 pour l'idée, 0.5 pour la mise en scène et 1 l'écriture. 5.5/10 que j'arrondis à la hausse.