J'ai beau détesté son Battleship, je reconnais que l'ami Peter Berg est un faiseur avec toujours quelques bonnes idées. Je me souviens de son "Lone Survivor" à l'idéologie douteuse mais avec une scène assez marquante sur un jeu de bruitages symbolisant les os fracturés lors d'une chute. Le pitch inversé de Hancock captivait durant la première demi-heure également. Finalement, c'est un faiseur inégal qui se plante souvent sur le derniers tiers.
Ce film retrace la catastrophe de la marée noir dans le golfe du Mexique en 2010.
Ici, le parti pris est intéressant puisqu'il insiste pour apporter de l'épaisseur à ses personnages. On prend le temps de les connaître. L'ambiance sur la plate-forme pétrolière est sympathique également avec tous ces salariés / copains qui se lancent des vannes constamment.
Ensuite, on prend le temps de comprendre certains détails techniques qui agaceront peut-être certains, mais avec ma petite formation je pense avoir saisi un peu mieux le principe de fonctionnement.
Et puis vient l'opposition un tantinet manichéenne mais certainement pas si éloignée que cela entre les ingénieurs et techniciens gérant la maintenance de la station contre les financiers toujours plus intéressés par les bénéfices de chaque gisement. Cette confrontation entraîne bien évidemment des tensions, et il va sans dire que l'intérêt financier ne solutionne guère les dysfonctionnements (on ne sait plus trop qui prend les décisions, c'est flou, et on insiste sur les nombreuses pannes alourdissant la moindre tâche).
Peter Berg parvient à poser clairement le cadre de son film catastrophe et tente d'expliquer les nombreuses erreurs amenant à un tel désastre, tiré de faits réels de surcroît.
Hélas, c'est lorsque le rythme s'emballe et que la catastrophe explose que le film se perd également. Un comble pour un film de ce genre. Pendant près de 30 minutes, la caméra s'agite et vacille auprès de nombreux personnages. On se perd un peu dans ce déluge de boue et de pyrotechnie. Et finalement, le spectacle n'est pas à la hauteur de la belle montée en puissance du premier acte. On s'ennuie poliment sans que ce soit si désagréable. On a la regrettable sensation qu'un autre metteur en scène tel un Paul Greengrass, serait parvenu à trouver le fragile équilibre entre frénésie, suspense et lisibilité de l'action. Le résultat est honorable devant une tâche aussi ardue mais empêche le film d'accéder à mon sens au panthéon des rares bons films catastrophe.