Alors que les films de super-héros inondent nos salles, notre imaginaire et ont redéfini l'idée même du blockbuster auprès des studios, producteurs et par extension spectateurs, la sortie et l'existence d'un métrage comme Deepwater paraîssent anachroniques, les chiffres décevants au box-office finissent de confirmer cet état de fait.
Pourtant, ce film catastrophe chapeauté par Peter Berg possède d'indéniables qualités et rivalise aisément avec ses concurrents directs où les pouvoirs paranormaux font finalement figures de normalité. Ici, la proposition se veut réaliste. Un hommage aux héros de notre quotidien en somme, sublimé par des effets spéciaux dantesques, des cascades impressionnantes et un rythme sans temps morts dès que les ennuis commencent. Mais ce projet ne serait pas à la hauteur sans sa distribution exceptionnelle dans les premiers rôles. Le réalisateur a eu l’ingénieuse idée d'offrir au film un casting mature et connu de tous. Outre l'ami Mark Whalbherg qui est devenu au fil des années l'incarnation du gendre idéal, la présence de Kurt Russel et John Malkovich apporte une indéniable plus-value tant leur charisme et prestance crèvent l'écran. Et cela malgré le manque de profondeur qui leur est accordé. Manque d'épaisseur qu'on pourrait d'ailleurs reprocher au film, il en est de même pour les clichés habituels façon drapeau américain flottant au vent qui, bien que présents n'entachent pas le sérieux de la démarche.
Deepwater offre au final un divertissement spectaculaire mettant en scène le courage et la ténacité d'ouvriers face à l'ivresse de profits. Vendu comme un roller coaster pyrotechnique, il s'impose comme un avertissement, une tentative d'ouvrir les yeux à la manière de certaines productions américaines ancrées dans les années 70 comme Le syndrome chinois ou encore Silent Running.