Un thriller politique tel que Boisset ou Jessua en réalisait à l'époque, et fabriqué en famille, puisque Nadine Trintignant y fait tourner son mari Jean-Louis et leur fille Marie, alors toute jeune et déjà excellente actrice. (ah ce sujet, il est bouleversant de se pencher sur les bonus du bluray et d'y voir Jean-Louis Trintignant parler avec amour, fierté, tendresse et admiration de sa fille de 10 ans qui commence à peine le métier, en pensant à la fin de sa vie tragique...) JL Trintignant joue le rôle d'un avocat commis d'office chargé de défendre une jeune femme (Bernadette Laffont) soupçonnée (à tort) d'avoir tué son compagnon. Celui-ci, colleur d'affiche d'un candidat en campagne peu scrupuleux (Bouquet, impérial comme toujours) a été tué dans une rixe opposant des militants / colleurs d'affiches de différents bords, en même temps que le fils de l'homme politique, autre victime. Le film va peu à peu reconstituer ce puzzle en altérnant différentes réalités en fonction des points de vue, et parfois de manière un peu maladroite. Le film vaut tout de même le coup d'oeil pour la manière dont il dépeint l'époque, et des acteurs souvent très bons (le casting se complète avec Juliet Berto, Charles Denner et Claude Piéplu). Mais surtout, et même si on ne l'entend pas suffisamment à mon goût, Nadine Trintignant a eu la bonne idée de commander sa bande son à Bruno Nicolaï, qui signe ici l'une de ses plus belles réussites (cette BO a récemment été éditée magnifiquement par Transversales).