Le plus gênant est que j'ai trouvé parfois le projet à la limite de l'honnêteté et surtout assez peu efficace dramatiquement : ces pauvres enfants sont assez peu vraisemblables en fin de compte quand bien même seraient-ils filmés dans leur vraie vie... et le style se heurte de plein fouet de par son réalisme brut à la vraisemblance quelle qu'elle soit, vraisemblance travaillée de la fiction ou prise sur le vif du document. Il semble qu'aucune des d(i)eux ne lui réponde. Une autre? C'est ce que semble avoir vu certains...
J'ai même eu parfois l'impression ou la sensation que la bourgeoisie (regard de la cinéaste) ne voulait même pas laisser la misère aux pauvres mais se l'accaparer comme on s'accapare un outil... ou une caméra.
Peut-être aussi cette enfance-là est-elle très loin de celle que j'ai pu connaître et dont je me souviens. Il y a quelques moments rares intéressants mais la voix off ne me semble pas raccorder (comme pour la vraisemblance) avec les images et entretenir avec celles-ci un lien très forcé.
Le plus intéressant reste le rapport avec les enfants, une sorte de rapport de confiance et d'intimité. Mais rapport forcé également.
Mais cela manque terriblement de poésie, de celle que le cinéma crée en propre.
Je comprends le désir de filmer avec si peu de moyens, cette caméra capable de capter des choses qu'un dispositif plus lourd s'interdit par nature, mais il semble qu'elle n'ait pas su que faire de ces choses qui sont faute d'être 'présentées' sont à peine 'présentes'.