Après avoir vu l'affiche et le casting de ce film, je m'étais promis d'aller le voir. Je remercie d'ailleurs l'équipe de Sens Critique de m'avoir fait gagner deux places. C'est donc avec un de mes meilleurs amis que je suis allé à l'avant dernière diffusion dans ma ville de la récente cargaison de Jean-Marc Vallée. C'est avec "Overture" d'Ennio Morricone, présente dans The Eightful Eight en fond sonore que nous nous sommes assis, avec hâte.


Après les presque deux heures de film, les seuls mots qui me sont venus en sortant de la salle étaient "Woah", et "Pu*ain". J'ai pris une belle claque, une nouvelle fois. Ce film est un défouloir, presque jouissif. Jean-Marc Vallée sait jouer avec nos émotions, et ce n'est plus à prouver. Il choque, nous fait sourire, et n'a pas de taboos.


Rythmé par Crazy On You de Heart ou encore La Bohème de Charles Aznavour (oui oui), on retrouve dans ce long-métrage un Jake Gyllenhaal qui a déjà une liste de films à son actif longue comme le bras. Du haut de ses 36 ans, il peut se targuer d'avoir travaillé avec des réalisateurs comme Fincher, O'Russell, Sam Mendes, Fuqua ou encore Ang Lee, avec notamment un rôle dans le premier film de Tom Ford (oui, le styliste...), nommé Noctural Animals avec un casting XXL qui sortira tout bientôt. Toujours aussi affuté, Gyllenhaal ne cesse de surprendre. Malgré sa réputation de beau gosse, il n'hésite pas à prendre des risques, on peut le voir par exemple avec le Secret de Brokeback Mountain, ou Night Call. Il est ici énervant à souhait, mais tellement fou, inconscient et craquant qu'on pourrait presque tout lui passer. Il suffit de le voir sourire d'ailleurs pour oublier ses frasques... Même cette auto-destruction compréhensible.


Que dire de Naomi Watts. Je n'arrive pas à me rentrer dans la tête que cette femme va avoir 48 ans. Elle dégage une telle beauté naturelle. Si je ne me trompe pas, elle n'est pas maquillé dans Demolition, ou très peu, mais garde un charme fou.


Le petit Judah Lewis est tellement cool. J'ai d'ailleurs cru dans la bande annonce que c'était une fille. J'ai vraiment hâte de le revoir.


La relation entre Karen Moreno (Watts) et Davis Mitchell (Gyllenhaal) est géniale d'ailleurs. Elle montre un contraste hallucinant. Cette première vivant avec son fils androgyne dans la difficulté, avec une maison presque délabrée, tandis que Mitchell vit presque dans la démesure, ayant réussi dans les finances (grande maison, la petite Porsche...)


Les cadrages sont faits de la sorte à ce que l'on se sente concerné. Je pense entre autre dans la scène dans la voiture au début du film, ou bien dans la tente. Il y a peu de musique, à part celle que j'ai cité plus haut, mais ce n'est pas gênant. Le rythme du film et les dialogues font que nous prêtons peu attention à la bande sonore.


Je mets un point d'honneur sur la qualité des dialogues, dont un que j'ai à l'esprit, basé sur le F-word. Ainsi que sur les lettres écrites par Mitchell qui sont d'une belle et profonde puissance.


Malgré sa sortie limitée en salle, ce film mérite que vous vous penchiez dessus. Si il est encore diffusé, foncez, sinon, attendez la sortie dvd, mais vous ne serez pas déçus.


Entre Denis Villeneuve, Xavier Dolan et Jean-Marc Vallée, le cinéma canadien a de beaux jours devant lui...


PS: Merci à John Malkovitch d'avoir permis à ce film d'être fait, puisque le scénario était sur la Black List depuis déjà sept ans visiblement lorsque le tournage a commencé.

RomainHarel
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le 28 avr. 2016

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RomainHarel

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