Film-phare de la bonne période action movies de Stallone durant les 90's, Demolition Man est avant tout une satire de la société américaine des années 90. Nous découvrons donc deux personnages de cette société violente et sans pitié de Los Angeles cryogénisés puis réanimés trente-cinq ans plus tard dans une nouvelle ville débarrassée de toute violence et quasiment d'émotion, une ville où les chansons sont désormais de vieilles pubs fredonnées avec entrain, où les contacts physiques sont très limités, où le papier toilette est désuet et où sel, épices, injures et relations sexuelles sont prohibées.
C'est donc principalement sur ces nouveaux changements que se base le premier long-métrage du fils de pub italien Marco Brambilla, pas très doué pour les scènes d'action efficaces (les plans débullés sont légion) mais suffisamment convaincant pour livrer un film d'action futuriste désopilant lorsqu'il s'agit de contraster deux dinosaures bourrins du XXe siècle à une société déshumanisée intrigante.
Pour le reste, des rebelles, des pontes pas si pacifistes que ça et un dangereux terroriste bien allumé (Wesley Snipes, méconnaissable tant il est déjanté) abusant aussi bien des armes de destruction massive que des jeux de mots foireux. Stallone continue de son côté à serrer les dents et à foutre des tatanes sans bobo (ou presque) avec classe et humour. Ainsi, sans être un chef-d'œuvre science-fictionnel ni un action movie du tonnerre, Demolition Man demeure encore aujourd'hui une agréable série B un poil trop centrée sur la réflexion mais sacrément fendarde.