Malgré ses ambitions de satire sociale et de critique du politiquement correct, Demolition Man peine à se hisser au-delà du simple divertissement. Il n'en demeure pas moins une bonne petite comédie d'action un peu nanaresque, dans un style typique des années 90. Stallone essaye à peine de jouer, Wesley Snipes aussi anecdotique que d'habitude, et Sandra Bullock semble beaucoup plus s'amuser que nous.
En revoyant le film aujourd'hui, avec son histoire de société aseptisée contre laquelle s'élève des bandes de guerilleros punk, on pourrait presque lui trouver un sens nouveau. Devrait-on y voir une allégorie à la radicalisation de la bienséance à coup de cancel culture, de censure et d'inclusivité au chausse-pied, contre laquelle s'élève des armées fascisantes des communautés en ligne et leurs légions de trolls.
Probablement pas, mais j'ai revu Demolition Man avec un peu trop d'enthousiasme pour ne pas être tenté d'y trouver une justification fumeuse, car on est quand même loin du chef d'oeuvre impérissable, mais je garde pour le film une certaine affection teintée de nostalgie.