Incarcéré dans une gloire révolue, Neill Blomkamp a tout de même conservé une fanbase importante qui l'a suivi dans ses propositions de courts-métrages horrifiques particulièrement sanglants et graphiques. Du coup, le réalisateur sud-africain va continuer dans cette optique en sortant ce Demonic au pitch aussi classique qu'au résultat inoffensif.
L'idée-même de revoir un petit film d'horreur indépendant un peu cheap mais plein de trouvailles visuelles est toujours alléchante. Sauf qu'ici, Blomkamp semble avoir oublié les bases d'un long-métrage, sa rythmique, son langage, lui qui est resté trop longtemps dans les méandres du format court. En bref, Demonic est ennuyeux, avare en effets-choc, avare en effets, particulièrement mal interprété et n'offre finalement que dalle au spectateur amateur de cinéma de genre. Deux jump scares tout pourris, une bestiole en costume jamais exploitée et – effectivement – un joli effet de numérisation des personnages lorsqu'ils entrent dans cette réalité virtuelle.
Outre un scénario aux airs de déjà-vu et des personnages pas très intéressants, le long-métrage n'arrive jamais à décoller, à étonner, à surprendre, à exploiter le mini-potentiel qu'il avait, que ce soit dans son idée caricaturale de la possession ou dans celle avec ses prêtres high-tech. Jamais flippant, jamais généreux, jamais cool, Demonic est le premier vrai ratage d'un cinéaste aussi talentueux que maladroit dans ses choix artistiques.