On l'a remarqué, la carrière de Neill Blomkamp est l'exemple parfait quand on veut parler d'explosion en plein vol. Intronisé parmi les nouveaux espoirs du cinéma après le très malin District 9, le cinéaste n'a jamais cessé de dégringoler depuis. Une chute entamée avec son deuxième long (Elysium) que le film suivant, Chappie, n'a fait qu'accélérer jusqu'à toucher le fond lors de l'annulation de son projet de retcon autour d'un Alien 3 bis assassiné par Ridley Scott lui-même. Nous voilà résignés à laisser Blomkamp en plan, bien obligés d'accepter sa dure réalité. Sauf que des tréfonds de l'abime surgit une lueur, Demonic.
Complètement passé sous les radars, tourné pendant le premier confinement, ce nouvel essai avait tout du retour en grâce tel que certains cinéastes ont connu (Shyamalan, par exemple). Budget microscopique ? Discrétion assurée mais ambition persistante ? Bon sang mais c'est bien sûr, une campagne de réhabilitation type Blumhouse ! Si la comparaison est légitime, le bilan de l'opération va plutôt vous rappeler la section navets de la maison de production. La recette pouvait être alléchante, quelque part entre l'Exorciste, Inception et le Témoin du mal. Demonic reste pourtant sur l'estomac. La faute à un script terriblement flemmard et laborieux. L'extrême modestie de la production se voit comme un nez au milieu de la figure, on est même assez proche d'un Asylum (Sharknado et autres bêtises). Pendant un moment, on peut légitimement se demander si Blomkamp ne nous préparerait pas un coup à la James Wan avec le récent Malignant. C'est à dire faire feu de tout bois avec une dernière partie totalement hallucinée qui vous expédie au firmament des plus belles séries Z. Arrivé à une heure, l'espoir apparait. Horreur, ce n'était que du chiqué et le long-métrage se cantonne à ce rythme léthargique. Arrivé au bout, demeure l'impression déprimante d'une perte de temps. Il n'y avait aucune lueur au fonds des abysses, juste un mirage.