Depuis sa révélation en 2009 avec son film de science-fiction District 9, la carrière du cinéaste sud-africain Neill Blomkamp n’a cessé de se lisser au fur et à mesure de ses réalisations, devenant peu à peu inoffensives et en manque d’inventivité, quitte à s'enfoncer dans le ridicule (Elysium et Chappie, en 2013 et 2015). Tout le monde y croyait : l’espoir d’un jeune cinéaste indépendant non-américain, en route pour fracasser le cinéma de genre contemporain grâce à de savants mélanges de série B et mockumentaire, drames humains et humour noir décomplexé, rares à l'ère des franchises marvelisées. Malheureusement, tout ceci n’est (encore une fois) que le fait de District 9, son premier essai. Son dernier film, Demonic, sorti uniquement en VOD en France, vient enfoncer le clou dans le cercueil du réalisateur.
On pouvait voir d'un bon œil le changement de genre que souhaitait opérer Blomkamp avec ce film. Fini les aventures garnies d'aliens ou de robots humanoïdes ! Ici, c'est l'horreur des possessions démoniaques. Et pourtant, quel ratage ! Dans les mains d’un.e autre artiste, le concept du film (communiquer avec une personne dans le coma par le biais d'une simulation virtuelle) pourrait donner des résultats étonnants. Malheureusement, Demonic devient rapidement prévisible voire bas de plafond. Le film ne surprend jamais, même dans son effroi, Blomkamp ne tentant même pas d’user des faciles et détestables jumpscares. Tout est linéaire, désincarné, et les enjeux finissent par s'appauvrir, le tout donnant une mélasse sans saveur.
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