Retour sous le giron de Charles Band (il retrouve sa place de producteur) et édité sous la désormais Full Moon Features, « Demonic Toys 2 » apparaît comme une vaine tentative de relancer le « Puppet Master Universe » dans une direction plus ambitieuse. Mais la Full Moon n’est pas SyFy, et le côté rafraîchissant de « Puppet Master vs. demonic Toys » disparaît de nouveau, au profit d’une production très très bas de gamme. Au moins, Charles Band reste fidèle à sa philosophie du moindre frai…
Si le design des joujoux démoniaques est bien foutu, avec leur petit côté Frankenstein du pauvre, force est de constater qu’autour de ça le film ne propose absolument rien d’autre que du vide. D’un banal étourdissant, surtout après un « Puppet Master vs. demonic Toys » des plus fun, le récit se perd dans un décor minimal, celui d’une grande maison à l’atmosphère baroque. Ne sachant jamais vraiment s’il doit être un film d’horreur, une comédie où juste un produit naze à destination d’un public d’amateurs de déviances cinématographiques, l’ensemble du métrage se montre statique. Le manque d’action et d’enjeux est dramatique, même pour une production Full Moon. Les morts ne font preuve d’aucune originalité, et le nombre restreint de personnages n’aide pas à varier les plaisirs.
Après avoir carrément introduit le diable dans le précédent volet, ce que propose cette suite s’avère un gros retour en arrière, avec une très longue séance de spiritisme, ni bien foutue et ni drôle, ni rien du tout. Sans apporter de réelles explications, l’univers n’est jamais étoffé et ce qui se présente aux spéctateurices est une production fauchée lambda, à peine horrifique. Comme par complaisance, Charles Band semble se chercher après quelques années compliquées à la Full Moon. Courant derrière sa marque de fabrique.
Peu convaincant, encore moins concluant, le métrage permet d’alimenter un multivers de plus en plus informel et bordélique, qui vingt-et-un ans après le premier « Puppet Master, » peine à se renouveler et tourne tristement en rond. À la veille de sa septième décade, Charles Band ne semble avoir retenu aucune leçon, sclérosée dans un mode de production dépassé. Dix-Huit ans après le premier volet, « Demonic Toys 2 » (à la fois troisième film de sa saga et quinzième entrée du PMU) marque la fin d’une phase II en demi-teinte. En treize ans et six productions, elle ne parvient pas à renouer avec l’ampleur en toc, l’ambition à deux balles et une certaine inventivité qui caractérise la phase I.
Un échec de plus au compteur de la franchise. À ce niveau est-ce vraiment une surprise ? Aborder les années 2010 comme un producteur des années 1950, c’est quelque part courageux, ou stupide, toutefois ce qui est certain, c’est que ça en devient désuet, presque pathétique. Ou touchant. Au choix.
-Stork_