Avant que par la gauche, les invités de ce dimanche prennent le chemin du cadre et du retour, on aperçoit déjà avec le cocher et au loin dans le coin droit, un homme piocher. Le cocher tend les bras, une malle arrive, précède les invités, puis Antoine Lumière vient serrer la main et donner le salut aux invités qui sont déjà montés dans la voiture à cheval, le cocher ayant disposé d'autres malles entre temps sur le toit. Le soleil est là, revenu même si l'on décide que ce film est tourné le même jour que le "Partie de boules" et la "Partie de tric-trac". Mais, plus de jeu ici, de la pure mise en scène de l'ordinaire, et l'extraordinaire, c'est justement de le filmer, d'en faire une scène d'adieu, aussi belle que la fin de "My Darling Clementine" ou presque, par la grâce de la mise en scène, de la voiture qui déjà s'éloigne, du paysan qui rentre dans le cadre tirant un autre cheval lui-même tirant une charrette, du soleil qui est revenu, de la famille Lumière et de ceux qui restent resortant du cadre une fois la voiture partie, leur geste du bras sortant avec eux, de l'homme dont on entend presque la pioche frapper la terre comme une petite cloche d'adieu, d'au revoir. Ah, ces fins d'après-midi quand les amis se quittent. On se dit que la prise a peut-être été refaite, tant elle est parfaite dans son timing. Qu'elle soit saisissante de qualité technique ne nous étonnerait presque plus... La vie avec toute la puissance de la fiction.