Un étudiant, qui ne s'appellera pas autrement que "Der Student", se rend chez une famille vivant dans un bunker pour se concentrer sur son travail. L'idée de départ est venue au réalisateur parce que ses grands-parents suisses avaient un abri anti-atomique chez eux.
Drôle, décalé et dérangeant, Der Bunker est un chef d'oeuvre d'humour noir. Tout, si ce n'est la fin du film, y est parfaitement réfléchi : des répliques en passant par les décors, les accessoires, les costumes ou les caractères des personnages. On notera un excellent jeu d'acteurs avec une mention spéciale pour le personnage féminin, beauté froide et très inquiétante. La relation qui s'instaure entre le maître et son élève est riche en suggestions et elle donne lieu à des scènes irrésistibles, par exemple quand l'étudiant apprend à Klaus ce qu'est le jeu. L'esthétique du film est soignée tant par le choix de la musique que par l'utilisation du rouge en petites touches dans chaque séquence. Aucun plan n'est laissé au hasard et le spectateur est invité à retrouver des détails comiques sur les murs, sur une table ou sur une étagère. La narration est si bien rythmée et maîtrisée que la fin ouverte pourra décevoir certains spectateurs.