Reprenant le mythe de Robinson Crusoë, le film s'ouvre sur une scène qui donne d'emblée le ton : Hank essaye de se pendre mais il est interrompu dans sa tentative de suicide par la vision de Daniel Radcliffe (Manny) échoué sur la plage. Ce dernier va embarquer Hank dans un périple ponctué par des pets et des éructations en tous genres. On peut alors s'interroger un temps sur la dualité du duo burlesque formé par Manny et Hank, en se demandant si l'on ne serait pas plongé dans l'imagination d'un homme désespéré. Mais le film est à voir au sens premier et il faut se laisser prendre au jeu des gags sur lequel il se fonde et dont le ressort n'est autre que le cadavre de Manny, réduit à un objet dont les béances servent à propulser le héros en avant ou à le protéger. Hank transporte ce cadavre comme une chimère qui lui permettra pourtant de se raccrocher à la vie et à ses souvenirs. Une petite réflexion sur l'humain se dessine dans des scènes qui reconstituent un univers proche de celui de Gondry. Dans un bus fait de bric et de broc, Hank apprend au cadavre à devenir humain, à mimer des émotions.
On appréciera donc ou pas l'humour grotesque qui tient le film à défaut du scénario qui fait retomber la tension comme un soufflet dans un dernier vent lancé par le réalisateur au public.