Un coyote écrasé au début du film annonce symboliquement que le dîner auquel Will est convié ne sera pas très heureux. On se demandera cinq minutes s'il est le prédateur ou la victime. La mise en route est longue et use de grosses ficelles pour nous faire comprendre qu'il se trame quelque chose de louche : l'hôte ferme systématiquement la porte à clé, un convive manque à l'appel, un tel a une tête de psychopathe, une telle fait des trucs bizarres avec sa langue et d'ailleurs personne ne la connaît. Le spectateur, quant à lui, est invité à adopter le point de vue de Will qui se sent piégé et se tient à l'affût du moindre détail, malgré les tentatives de diversions de son ex-femme, par exemple. La réussite de ce film tient à l'hésitation dans laquelle nous sommes plongés, entre envie de partager les craintes du héros et distance prise par rapport à ses angoisses, car après l'événement traumatisant qu'il a subi dans le passé, nous pourrions le croire lui aussi atteint de folie. Cependant, les convives ont des personnalités stéréotypées, les dialogues manquent de profondeur et le recours au film dans le film est lui aussi très grossier. L'atmosphère du huis clos n'est pas assez oppressante car l'intrigue se dénoue rapidement. Le rythme est donc le gros problème de ce film : mise en route trop longue et tension dénouée trop rapidement. Le twist final est carrément lourdingue et place The Invitation dans la catégorie des films que l'on ne reverra pas une seconde fois.