Je me demande bien pourquoi je me lance dans un retour sur ce film tant il n'y a pas grand chose à en dire et tant sa qualité ne donne pas franchement envie de passer des plombes à la décrire ... Deranged c'est ça: un film qui a du potentiel et des qualités et dont tu as envie de parler, mais c'est aussi un film tout nase que tu as à moitié oublié une fois le rideau de fin tombé. :/
Le film tourne autour d'une crise: des asticots mutants (des vers spéciaux qui existent réellement) ont infecté des êtres humains alors que ce n'est pas possible. Leur comportement va se dérégler: afin de nourrir le ver parasite les victimes se mettent à bouffer comme des porcs et boire de l'eau par litres. Et bien sûr au bout d'un moment le ver bien nourri voudra sortir, il va donc prendre le contrôle du cerveau de l'hôte et lui "ordonner" d'aller se jeter dans de l'eau, car c'est dans l'eau que le ver adulte pourra aller vivre sa vie.
Comme histoire centrale c'est pas mal, et j'avoue que ça, j'accroche. Mais bien sûr, vu la note, tu te doutes que ce n'est pas vraiment l'histoire centrale. :/
Le problème du film est qu'il mélange le bio thriller, le drama, la conspiration, le premier degré et le film grand public.
Alors oui, il existe des œuvres qui en font autant (genre The Virus, excellent kdrama que je conseille) MAIS quand je dis que le film MÉLANGE je veux surtout dire qu'il balance des couches pour chacun en espérant que ça forme un tout. Et donc le problème est que l'ensemble ne tient pas alors que chaque partie est plus ou moins réussie dans son genre.
Un truc qui fait tiquer est le daron: il court la ville pour trouver un médicament pour soigner sa famille infectée. Bon, TROIS fois il trouve un médicament et à chaque fois PATATRA ! Un impondérable que tu vois venir à 14 000 kilomètres vient gâcher la fête. C'est bien de vouloir créer de la tension, mais ces scènes sont tellement connes (surtout la première ... clichée à mort et d'une connerie profonde) que ça fait tomber la tension justement.
J'ai aimé par contre la gestion de la crise sanitaire: une grosse merde sans nom ! \o/
Le bordel dans la ville causée par cette gestion complètement foireuse MAIS CARRÉMENT CRÉDIBLE est très intéressante et donne un ton sérieux très prenant au film. Tout comme la conspiration à l'origine de cette situation du reste, la partie bio-thriller autour de la création du "virus" (c'est un ver, donc ce n'est pas le bon terme) et de ses origines est réussie et m'a bien emballé.
Par contre le drama avec la famille infectée ... la mère en train de crever qui demande à son mari si il a pensé à manger parce que même en train de mourir je prouve que je suis une bonne épouse ... z'êtes sérieux les mecs ? :/
Puis il y'a le ver et la crédibilité autour de tout ça: une fois infecté tu crèves rapidement ... mais en fait non, ça dépend. Tu deviens incontrôlable à cause du ver qui parasite ton cerveau, mais en fait ça dépend. Une fois sauvé de la noyade finale tu meurs rapidement, mais en fait ça dépend.
Ça dépend de quoi ? Ben de l'envie du réal' ...
Dans un film sans prétention réaliste/sérieuse je pourrais m'en foutre (ça m'a rappelé aliens vs predator requiem cette inconstance dans la rythmique) mais quand à coté il y'a du premier degré/sérieux réussi ... ben ça fait tache quoi. C'est ce que je disais plus haut: un mélange de couche qui ne forme pas un tout cohérent, c'est à la fois réussi et tout nase ...
Pis y'a un autre truc qui m'a fait tiquer en fan de bio-thriller: la conspiration n'est pas vraiment le fruit d'une industrie pharmaceutique mais de certains employés. Et à la fin toutes les industries pharmaceutiques du pays se donnent la main pour fournir des médicaments aux malades, et c'est pro bono comme on dit.
MAIS OUI, BIEN SÛR !
Là où ça fait tiquer très fortement c'est qu'au début du film tu vois les futures victimes en train d'en baver dans la vie: elles n'ont pas un rond, elles font ce qu'elles peuvent pour ramasser du blé.
La morale du film => ceux qui ont crée ce ver mutant l'ont fait pour l'argent, toi le prolo qui fait ce qu'il peut pour mettre du pain sur ta table tu es pareil que ces salops capitalistes qui profitent de la gentille industrie pharmaceutique pour faire du profit sur le dos du peuple.
MAIS OUI, BIEN SÛR !
J'ai très franchement un peu halluciné devant ce final un peu gerbant de propagande sponsorisé par les laboratoires ...
'fin voilà, c'est tout ce que j'ai à dire sur ce film. Ça et le plan final qui tape dans le cliché "mon dieu, ce n'est pas fini" avec une image incompréhensible ... j'ai cherché vite fait sur le net d'où sortait ce nouveau cadavre qui va amorcer une crise mondiale, puis je me suis rappelé que j'en avais un peu plus rien à secouer de ce film, alors j'ai laiss' bet', pondu un retour et me suis demandé ce que j'allais regarder maintenant.