Terminus! Tout le monde descend!

Voilà un bon petit film de zombies qui fait du bien!

Sans révolutionner le genre (et ça n'en a pas besoin),Yeon Sang-ho fait un bon boulot reprenant plusieurs thèmes du film catastrophe en véhicule mouvant et le saupoudrant allègrement de zombies particulièrement dégueux.

Comme de juste, nous avons un groupe de pauvres gens qui n'ont rien demandé et qui se retrouvent en danger de mort juste comme ça parce que! Dans ce groupe, il y a les premiers rôles, ceux qui bossent et qui ont des motivations, des problèmes et un destin et ceux qui sont là pour suivre le mouvement ou bien mourir.
Très rapidement, les personnages principaux émergent, archétypes habituels tel le gros pignouf qui croit que sa vie vaut plus que celle des autres et qui, pour dieu sait quelle raison, arrive à se transformer en chef de meute. Il y aussi le bon gars, bon jusqu'au fond de ses os, qui ne laissera personne derrière. Et le héros principal, père d'une petit fille, qui deviendra malgré lui leader du groupe de survivants parce qu'il a un cerveau.

Ce que Yeon Sang-ho apporte à ces archétypes ce sont des nuances. Le héros est un héros malgré lui. Il deviendra un sauveur, un soutien pour les autres mais au début, il est lui même un gros pignouf. D'ailleurs, en l'absence de sa fille dans le train, il aurait pu être le pignouf qui sacrifie tout le monde à sa propre survie.
La petite fille, loin d'être uniquement un gosse à sauver coûte que coûte, devient la conscience de son père et l'innocence de l'être humain en général.
Le bon gars n'est pas un crétin uniquement fait de muscle, il est courageux et amoureux.
Et ainsi que suite.

Autre archétype, le huis clos. Et c'est en général dans ces cas là que ça se gâte. Ce n'est pas facile à gérer. Hé bien, Yeon Sang-ho s'en sort comme un chef. Le train est un espace très intéressant pour illustrer une attaque zombie. Ces créatures enragées dans tous les sens du terme ne sont pas facile à gérer dans un espace où l'on ne peut qu'avancer ou reculer. Impossible de les éviter, le contournement est comme qui dirait négationner par la géographie du lieu. Yeon Sang-ho filme avec clarté les déplacements dans le train si bien qu'on sait toujours où se situe chacun des groupes de protagonistes et il se sert bien de son environnement pour travailler son suspense entre répétition (dès qu'une porte est passée, c'est encore le même wagon) et changement (les dégâts, les zombies ne sont pas les mêmes et donc tout est à refaire).

Pour finir et c'est le plus important : les zombies déchirent grave!
Il sont moches, effrayants, glaireux, sanglants et surtout nombreux! 3 zombies ce n'est pas un problème, 15 zombies dans un compartiment de train, ça devient plus chaud et des milliers dans une gare, on atteint un niveau de menace qui tient ses promesses.

Le casting fait un excellent boulot entre action et sentiments. Gong Yoo mène la marche et traduit très bien les craintes de cet homme obligé de sortir de son égoïsme primaire pour sauver sa fille.
Mention spéciale à Ma Dong Seok en gros bras amoureux de sa petite femme enceinte.

Mon seul bémol c'est la durée élastique de transformation des zombies Au gré des besoins du scénario, une personne mordue se transforme immédiatement ou au bout de 10 minutes. Alors on peut arguer que cela dépend du nombre de morsures mais ça ne tient pas la route à chaque fois.

Mis à part ça, le film tient en haleine, fait peur, émeut, bouleverse, fait réfléchir, dégoûte.
Bref, il fait le job!

A voir en VO, les doublages français de la bande annonce m'ont fait grincer des dents.