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En 2013, lorsque Bong Joon-Ho et Park Chan-Wook avaient traversé le Pacifique pour rejoindre l'usine à mauvais rêve Hollywoodienne, on craignit alors un occidentalisation décevante des meilleurs réalisateurs coréens. L'histoire, maintes fois vue, de la digestion d'un cinéma émergent et original par les studios américains étant traditionnelle, on pouvait craindre le pire.
En fait, ce qui est en train de se passer est peut-être encore plus triste: c'est tout le cinéma coréen qui est en train de se standardiser à la mode yankee, sans doute pour s'assurer les meilleures ventes à l'étranger.


Du coup, rien de ce qui nous fait soupirer d'habitude dans un truc pré-mâché étasunien ne nous est épargné ici. Parfait tempo des péripéties pour que l'on soit à l'abri du moindre frisson d'inattendu (fenêtres qui cassent, tunnels qui passent, rames qui tombent, tout arrive toujours exactement au moment où c'est chouette pour le suspens, sans parler des femmes enceintes qui ont soit du mal à traverser une voiture -de train- au ralenti, soit sont capables de foutre la honte à Bolt sur sol instable), transformation en zombie à géométrie variable (pour le quidam c'est en une fraction de seconde, pour les héros c'est après que toutes les phrases scénaristiquement importantes soient déclamées), et caractérisation des personnages avec une finesse que ne renierait pas Pierre Gattaz, d'ailleurs présent dans le train, le tout sur fond de thérapie familiale confondante d'audace, de prise de risque et de fulgurance artistique (oui, le père se rapproche de la fille à la fin, je préfère couper ici tout suspens. Je suis une crevure).
Restent les deux ou trois moments de bravoures espérés. C'est très fugace. Et un petit coup de "la bourse ou la vie". Mais c'est tout aussi léger.


Reste un dernier truc qui me turlupine, avec les zombies modernes. Avant, il me semblait qu'ils cherchaient à se goinfrer d'humain pour se nourrir (et que du coup, comme les loups-garous, seuls ceux qui survivaient se transformaient). Là, ils ne semblent plus motivés que par le croquage de viande fraîche, sans doute afin de pouvoir agrandir leur bande de potes et organiser la plus grande teuf à œil vitreux du pays. Mais du coup, de quoi ça s'alimente un tel bestiau ? Une fois le reste du monde radicalisé à la Zombini sur les plages, qu'est-ce qu'on branle, en bande de mort-vivants? On se contente de marauder en faisant la poule irascible et en trainant vaguement la patte ? Un peu court comme programme non ? (Remarque, Dolores nous avait prévenu, zombie c'est avant tout un état d'esprit)
Ah mais je suis con, j'oubliais: les scénaristes ne posent pas ce genre de question. La contagion est mondiale, ils se zombifient aussi entre eux.

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le 29 août 2016

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guyness

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