Korean rapsodie
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le 29 août 2016
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L’une des surprises de l’année 2016, coup de cœur de l’été, Le dernier train pour Busan, réalisé par le Sud-Coréen Sanh-Ho Yeon, nous embarque dans un drame/survival horror à couper le souffle. Un virus c’est répandu dans toute la Corée du Sud, alors que l’état d’urgence est décrété, les passagers d’un train se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’au terminus…
Dans le train, personne ne vous entend crier…
Tiens, un nouveau film de zombies, comme c’est original. Tous les dérivés possibles ont été faits. Que va bien pouvoir apporter de plus Le dernier train pour Busan ? Tension, stress perpétuel additionné à de l’émotion et une grosse touche de fun, c’est grâce au travail sur sa mise en scène ultra réaliste et son jeu d’acteurs impliqués que Le dernier train pour Busan se démarque de tous les autres films de ce thème. Le début de notre film a tout du film indépendant dramatique se concentrant sur un père ayant du mal à gérer sa vie de père célibataire et son travail. Pas à pas, l’œuvre bascule dans la pure tradition du film de zombies, respectant ses codes comme la présentation des futurs membres du groupe de survivants que nous suivront. Ok, la brute grande bouche et sa femme enceinte, le sdf bizarre, le sportif, la mamie et sa sœur, l’homme d’affaires « pourri jusqu’à la moelle » (et encore, le mot est faible vous aurez envie de lui sauter à la tronche), la gamine et le père divorcé peu attentionnés, ça fait cliché. Tout du moins…sur le papier. Là où notre film fera dans l’originalité, c’est qu’en plus de ne pas abandonner le ton dramatique et de prendre aux tripes, sa structure rappellera les plus grands films catastrophes.
Nous sommes dans un film Coréen, du coup, comme pour The Host (que je vous recommande chaudement), on vous en met plein vue, tout en ne se gênant pas avec vous pour séparer des familles voir même en tuer quelques membres, juste pour vous faire pleurer et faire en sorte que vous vous mettiez à leur place. De vrais sentiments vous sont montrés. Ca surprend si on n’est pas habitué. C’est grâce à cet objectif que Le dernier train pour Busan réussit haut la main à nous émouvoir, tout en nous captivant du début jusqu’à la fin. On est loin du film de zombies lambda où on ne cherche qu’à vous inonder de scènes gores à vous faire plaisir à vous, les sadiques qui prenez un malin plaisir à voir des personnes en plein désarroi hurler à la mort.
…sauf le conducteur, bien trop terrifié à l’idée de sortir de sa cabine…
Ici, tout ce veut réaliste et dramatique. On ne se marre plus devant l’attaque de tel ou tel personnage, on flippe pour tout le monde, on se met à leur place, on éprouve pour chacun et chacune de l’empathie, reconnaissant chez certains des choses familiaires. Qui dit film de zombies dit scène gore. Exit le film de zombies ultra censuré (quel intérêt ? je ne sais toujours pas) à la World War Z. Le dernier train pour Busan est gore, c’est un fait, mais ce n’est pas du gore impressionnant comme pour tout autre film ayant cette thématique. Pas de têtes et autres membres arrachés, juste des zombies yeux révulsés, veines et bave ensanglantée apparente croquant des mains et des cous, étant pris de convulsions, courant comme des dératés par centaines, se bousculant, détruisant des vitres, jusqu’à s’escalader les uns sur les autres (une vraie claque visuelle, je vous jure). De plus, le but recherché n’est pas de vous dégouter (sauf de la nature primaire de l’être humain) mais de vous émouvoir, vous questionner sur les choix que vous auriez fait à la place des personnages. Comment je réagirais si j’étais confronté à cette situation dans la vie réelle ? Serais-je bienfaisant ou égoïste ? Dans le genre film de zombies soft, on avait eu Shaun of dead. Le dernier train pour Busan, d’un point de vue impressionnant, part dans la direction de ce dernier.
Par contre, lorsqu’il s’agit de vous faire ronger les ongles, le film ne fait pas les choses à moitiés. Peu d’espace dans les wagons, comment parvenir à ne pas se faire croquer ? Aucun temps mort. Tout du moins très peu, surtout lors de cette séquence où notre train s’arrête à une gare où des militaires sont censés prendre en charge les rescapés forcés de faire demi-tour en voyant que tout le monde a été contaminé, et courant pour récupérer le train avant qu’il ne reparte pour Busan. L’une des séquences les plus bluffantes, stressante et magique du film. Quel pied ! Messieurs les réalisateurs américains, prenez en de la graine. Comme si ça ne suffisait pas, Le dernier train pour Busan est porteur de messages sociaux et autres thématiques importantes donnant une leçon de vie:
• les pauvres et les riches,
• la soif de réussite,
• l’individualisme,
• les mensonges des médias et des politiques certifiant que tout est sous contrôle,
• sacrifices,
• peur et confiance des autres
• entraide.
A travers cette histoire, les scénaristes nous montrent que les vrais monstres, ceux qu’il faudrait pointer du doigt pour ce style de situation « plausible » ne sont pas forcément que les zombies mais les riches, les financiers, boursiers et politiciens. A continuer de méditer.
Au final, personnages attachants, rebondissements, tragédies, poésie (la musique et certains plans), amour, désespoir, espoir, musiques oppressantes/stressantes/larmoyantes, scènes de fight jouissives, plans de caméra ingénieux, photographie sublime, Le dernier train pour Busan ne lésinera pas sur l’émotion, l’angoisse et l’horreur. Fan ou non du genre, fan ou non de films Coréen, on se retrouve surprit d’être prit par le suspense haletant du film. 2heures 100% adrénaline où il n’y aura aucune retenue. Que ce soit d’un point de vue esthétique ou d’un point de vue jeu d’acteurs et actrices, tout sonne vrai. Efficace, intense, déchirant, à figurer parmi les meilleurs films de zombies de tous les temps. Un petit chef d’œuvre. Rien que ça !
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Créée
le 14 juil. 2017
Critique lue 215 fois
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