Dernière nuit à Milan ne se distingue pas par son originalité mais le réalisateur, tel un bon élève appliqué, rend une copie propre et soignée, quasiment sans faute, en prenant soin de cocher toutes les cases d'un bon polar. L'exercice est réalisé avec un académisme assumé. Ici, rien de révolutionnaire mais des idées de mise en scène qui ont fait leurs preuves et qui sont surtout mises en œuvre avec brio (une même scène filmée de deux points de vue à deux moments différents du film, un long générique hypnotisant qui voit la caméra survoler la ville, une fin ouverte à toutes les interprétations...).
La bande originale, l'atmosphère, le scénario, l'interprétation... Tout contribue à tenir le spectateur en haleine du début à la fin. Seules quelques facilités scénaristiques et des invraisemblances peuvent faire sortir du récit et sont à déplorer (notamment le fait que le coeur de l'intrigue, une scène d'anthologie, sommet de tension, se passe le long d'une autoroute très fréquentée, aux yeux de tous mais aussi que certaines situations très problématiques soient résolues avec une facilité déconcertante).
Plus besoin de rappeler le talent de Pierfrancesco Favino, déjà brillant dans Le Traitre et Nostalgia, mélange parfait de force et de vulnérabilité, mais mention spéciale à Linda Caridi, qui interprète avec beaucoup de caractère un personnage féminin très intéressant.
Pas forcément un grand fan du genre, j'avoue m'être totalement laissé prendre au jeu et avoir passé un très bon moment devant ce polar, classique mais diablement efficace, jusqu'à son tout dernier plan.