Derrière la colline par Selenie
Voilà un film dont le scénario a un potentiel dingue mais que les choix du réalisteur Emir Aper ne semble pas toujours appropriés mais qui, en même temps, démontre que ce réalisateur a du talent (vous suivez ?!)... Remarqué dans divers festivals (Sarajevo et Berlin surtout) le réalisateur signe un western turc qui n'est pas sans rappeler Sergio Leone, normal sans doute il en est fan. Le réalisateur voulait une allégorie sur la situation politique de son pays (la Turquie), ce qui semble plutôt réussi... En effet c'est l'histoire d'une famille isolée en Anatolie qui va peu à peu s'enfermer dans une peur de l'étranger (pourtant de simple nomade) qui va se transformer en paranoïa et qui mène à la bêties de la vengeance. Vivant en quasi autarcie cette famille reste en vase clos que symbolise d'ailleurs les magnifiques paysages arides de l'Anatolie, un huis clos en pleine nature, sauvage et silencieuse. 1er bémol, il serait bon que les acteurs apprennent à pleurer, ou du moins à gérer les émotions. Le choix de ne pas montrer la violence du tout, tout en suggestion voir même l'occultant ne se servant que des sons dans le silence de la faune augmente cette sensation de mystère. L'absence totale de musique s'impose alors d'elle-même, un bon choix gâché par la fin. Cette fin est la déception du film... En effet dans tous ces mystères il est parsemé des indices, on se pase des questions, on a plaisir presque à suivre ce thriller psychotique au suspense bien présent. Malheureusement la fin, outre la venue brutale d'une musique racoleuse (tout le contraire du reste du film donc), se termine sur plusieurs portes grandes ouvertes (une aurait suffit) qui ne répondent absolument à rien, même pas au moindre petit indice... L'allégorie sans doute mais pour le spectateur une vive frustration.