Le spectateur de douze ans qui aura malgré cela vu Derrière la colline — ou celui qui sommeille en chaque adulte — n’appréciera pas la fin ouverte. Et quand je dis ouverte, c’est même béante.
Peut-être malgré cela, mais sans doute pas grâce à cela, le film est plutôt bon.
Un fermier — du genre patriarche — et son entourage se retrouvent confrontés à la présence invisible de « nomades » venus de l’autre côté d’une colline : présenté comme une allégorie de la situation politique turque, Derrière la colline peut aussi se voir simplement comme une comédie dramatique qui tire volontiers sur le western — de mon côté, j’ai parfois pensé à un Délivrance en moins malsain ou, pour l’évocation d’une réaction collective à un danger indéterminé, à la Grande Peur dans la montagne (oui, c’est un roman suisse, mais tout de même).
L’interprétation est correcte, le récit très bien construit instaure une tension qui croît lentement mais sûrement, et les décors valent toutes les propagandes écologistes du monde. Derrière la colline manque juste d’un peu de punch.