"Quand l'affiche est trop pleine, le vide est sur l'écran" disait je ne sais plus qui. Alors effectivement on est content de voir les "gueules" de Jules Berry, Eric Von Stroheim, Michel Simon, Carette... sauf que vu la durée de leur prestation on a vraiment l'impression qu'ils ne viennent que pour cachetonner. Lucien Baroux, lui est présent pendant tout le film et fait une excellente composition. Et puis il y a ces dames : Elvire Popesco, Gaby Morlay, mais aussi Betty Stockfeld et Simone Berriau (qui pousse une jolie chansonnette) qui sont fort agréables dans leurs rôles de belles coquines. Et pourtant le film est mauvais, certains acteurs jouent de façon exécrables (les deux fils Bernier), certains sketches sont à la limite du compréhensible (Von Stroheim, Jules Berry), on se dit c'est pas grave, on comprendra plus tard, eh bien non on ne comprendra jamais. Et puis on s'attendait à une fin bien amenée, originale et non pas à ce dénouement en forme de cheveu sur la soupe ! (Tout ça pour ça, comme on dit). Mais le plus grave reste l'idéologie douteuse du film : Car après nous avoir montré des femmes légères, des prostituées, des gigolos sur l'air de la comédie, le film dégringole brusquement dans un moralisme absurde avec les dernières scènes impliquant Bernier, ses deux grands dadais et sa bonne-femme dans une espèce d'ode à l'ordre sexuel bourgeois, ces scènes sont tellement déconnectées de la réalité qu'elles en deviennent ridicules et finissent par casser le film.