Dans l'ascenseur d'un grand immeuble parisien, un télégraphiste découvre le cadavre de la propriétaire des lieux. Deux policiers mènent parallèlement leur enquête. Yves Mirande a été un scénariste qui avait parfois du talent mais un réalisateur plutôt médiocre, ici heureusement aidé par Georges Lacombe. "Tout le monde a quelque chose à cacher", tel est le leitmotiv des enquêteurs, y compris d'ailleurs la victime. Une vision assez amère de la société à travers les portraits des locataires de cet immeuble. On a parfois l'impression d'assister à un film à sketches où quelques unes des grandes vedettes de l'époque interviennent un temps, dans un registre qui leur est familier, la plupart du temps. Les interprétations sont inégales : Gaby Morlay et Elvire Popesco pour le pire, Marguerite Moreno et Michel Simon pour le meilleur. Mais ce sont les policiers qui ont la vedette et Jacques Baumer et surtout Lucien Baroux se révèlent excellents dans une enquête vaguement simenonienne qui aurait eu une autre allure sous la direction d'un Clouzot, par exemple. Le film est cependant plaisant sauf quand il s'empêtre incidemment dans de pesantes saynètes bourgeoises. Et puis, un film qui dédie ses premières minutes à Julien Carette ne saurait être complètement mauvais.