Le propriétaire d'un immeuble est assassiné et deux policiers rivaux enquêtent auprès des locataires, tous suspects pour diverses raisons. C'est un porte-à-porte qui prend plus ou moins la forme de petits sketches indépendants où l'on croise quelques une des figures emblématiques du cinéma français de l'époque.
Le ton est d'abord fantaisiste, conformément aux personnages colorés et populaires cohabitant dans un côté de l'immeuble. L'autre côté est celui des bourgeois, dont les auteurs traitent avec une certain mépris et beaucoup de clichés les tourments de bourgeois (l'argent, la respectabilité, l'adultère). Le film, à ce moment devient plutôt ennuyeux, un peu compassé, voire mélo, et caricatural dans sa peinture d'une classe.
Au-delà de l'intrigue policière, pas vraiment passionnante quoique préservant jusqu'à la fin le suspense, l'idée initiale d'Yves Mirande, le scénariste, est de démontrer quelles nombreuses turpitudes se cachent derrière une façade d'immeuble. Ainsi, le sujet policier est aussi une satire sociale portant sur une population variée, avec une sympathie (démagogique?) pour les "gens du peuple". Toutefois, par manque de subtilité et de personnalité, cet aspect du film s'avère peu convaincant et on devine bien ce qu'un cinéaste comme Clouzot, bien plus corrosif et incisif, aurait tiré de cette matière.