Le film raconte l’histoire de 3 copains passionnés de skateboard en Allemagne de l’Est (à Magdebourg puis à Berlin-Est à partir de 1986), sous la présidence (1976-1989) d’Erich Honecker (1912-1994) où défilés de militaires ou de sportifs animent la vie sociale. Il est construit en 7 parties + 1 épilogue, autour de Denis Paracek, né en 1979,


dont le père destinait à une carrière de nageur (qu’il arrête en novembre 1985) et qui se fera appeler, en 1989, Panik


. Le réalisateur mélange des images d’amateurs (8 mm ou caméscope ramené de l’étranger par le père de l’un des 3 copains) des années 1980’ aux retrouvailles,


en 2011, lors des obsèques (à 41 ans) de Denis (au destin tragique et paradoxal car rétif à toute autorité mais rentrant dans l’armée en 1999 et mort comme soldat en Afghanistan) qui avait disparu après son arrestation en 1989,


agrémentées de dessins animés reconstituant des scènes non filmées. C’est dommage que sa longueur (1h40) pénalise le film car il approche de façon originale la vie des jeunes en R.D.A. (République Démocratique Allemande) à travers le prisme des skateurs [mais aussi des danseurs de breakdance, coïncidant avec la sortie du film « Beat street » (1984) de Stan Lathan] qui se retrouvent à Alexanderplatz à Berlin et dont la pratique est jugée inutile et oiseuse (le documentaire n’indique pas leurs moyens de subsistance) voire subversive (alors qu’il s’agit, pour eux, d’abord d’une façon d’être libre, de pallier à l’ennui et à la grisaille dans l’espace urbain et de rester enfant) par le régime [avant de devenir un sport (avec la marque est-allemande Germina) sous l’impulsion de Titus Dittman et une machine à obtenir des médailles (suite à l’obtention, en 1986, à Vancouver (Canada) par le slovaque Luděk Váša du titre de champion du monde de skateboard)]. Le rapprochement des sportifs est-allemands avec leurs homologues de l’ouest pose d’ailleurs problème au ministère de la sécurité d’état ou STASI (qui voit dans le skateboard une forme de contestation politique), sans oublier la rencontre de Denis avec des sportifs américains tels que Mark Gonzales, professionnel à 17 ans en 1985 et grand pratiquant du « ollie » (inventé en 1978 par Alan Gelfand) ou saut effectué avec la planche. Un court ou moyen métrage aurait suffi, surtout pour les non-amateurs de skateboard et en raccourcissant les conversations des protagonistes à l’allure d’anciens combattants autour d’un barbecue (« Ostalgie » ?). On retrouve l’ambiance de « Leto » (2018) de Kirill Serebrennikov où 3 amis, passionnés et fascinés par le rock, s’imaginent en musiciens rebelles. Malheureusement, Denis n’est pas James Dean dans « Rebel without a cause » (« La fureur de vivre ») (1950) de Nicholas Ray.

bougnat44
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le 13 mai 2021

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