Taïga con dios.
[Série "Dans le top 10 de mes éclaireurs : Ochazuke] Lorsqu’on jouit d’une filmographie aussi dense et prestigieuse que celle de Kurosawa, le défi pour se renouveler et poursuive son œuvre peut...
le 24 janv. 2015
92 j'aime
11
Critique éditée le: 16.04.2013
.
Au début du XXème siècle un jeune officier russe, le capitaine Vladimir Arséniev, est envoyé avec une poignée de militaires afin d'effectuer un relevé topographique dans les régions du Nord-Est de la Russie, très peu peuplées et à la nature sauvage. Durant ce périple, le groupe de militaires rencontre par hasard Dersou, un vieux chasseur mongol. D'abord intrigués par l'attitude et les manies de cet homme habitant la forêt, les militaires sont subjugués par la ruse et l'adresse de ce chasseur. Les moqueries cèdent la place à la curiosité et au respect envers cette créature des bois qui finit par être intégrée au groupe.
.
Cinq années plus tard, le capitaine russe repart dans la même région pour y effectuer un second relevé. Il retrouve alors Dersou. Celui-ci guide à nouveau dans cette nature dangereuse et pleine de pièges le petit groupe de militaires; mais un jour, un tigre les attaque. Dersou qui n'a jamais raté sa cible loupe son tir et blesse la bête en voulant la faire fuir. Le vieil homme est déshonoré et prend alors conscience de son âge, la précision du tir n'est plus la même, pour Dersou le monde s'écroule. Devenu inséparable du capitaine, celui-ci se refuse d'abandonner le vieux chasseur à son triste sort et décide de l'emmener avec lui vivre dans sa propre famille. Cette vie n'est pas faite pour lui malgré le chaleureux accueil qui lui est réservé...
.
Lorsque Akira Kurosawa réalisa ce remarquable film, il faut avouer que ce grand metteur en scènes vivait une période bien délicate puisqu'il devait se relever de l'échec commercial de "Dodes'kaden" réalisé cinq ans plus tôt et qui mit en faillite sa société de production. Il part donc tourner en URSS ce film tiré d'un ouvrage de Vladimir Arseniev. Le célèbre réalisateur, pour son grand retour séduit. En effet, l'amitié au -delà de toutes les différences, la nature et le respect de celle-ci sont mis en valeur dans cette œuvre. Après que les "hommes de la ville" ont appris à connaître Dersou, celui-ci nous emmène dans un long voyage au cours duquel le petit groupe devra vaincre les révoltes et les dangers de cette nature ingrate dans laquelle ils évoluent. Pour le vieux chasseur, rien de plus naturel, il est dans son élément, il comprend tous les bruits, il prévient les dangers; il devient en fait l'élément indispensable de ce groupe qui, sans lui tomberait dans les pièges tendus par la nature. Lorsque, vaincu par l'âge Dersou Ouzala part en ville sur l'invitation de son ami, on le voit malheureux, prisonnier et n'ayant que le désir de rejoindre sa chère forêt ou de mourir.
.
Cette fable véridique nous rappelle a juste titre que d'où que l'on vienne, quelque soit son niveau, personne ne peut se croire supérieur à un autre car chacun est différent mais aussi complémentaire. De plus, il s'agit d'un film militant en faveur de cette nature que l'homme détruit sans se soucier de son propre équilibre et des peuples comme celui de Dersou que l'on extermine.
L'interprétation bouleversante de Maxime Mounzouk, sacré petit homme des bois bougrement sympathique, est inoubliable. Il nous attendrit, nous fait rire et même pleurer. Il est fort bien entouré de Youri Solomine, son fidèle ami de la ville profondément humain.
Ce film est a découvrir absolument, heureusement le miracle du DVD a fait son devoir en l'éditant.
.
Ce film a obtenu:
Le Grand Prix du 9ème Festival de Moscou,
Oscar du meilleur film étranger en 1976.
.
Box-office France: 994.988 entrées.
Ma note: 9/10
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les très bons films., Cinéma : Entrez dans le monde de l'aventure., Les multiples visages du troisième âge. et Les films à la meilleure photographie
Créée
le 25 nov. 2023
Critique lue 1.2K fois
54 j'aime
38 commentaires
D'autres avis sur Dersou Ouzala
[Série "Dans le top 10 de mes éclaireurs : Ochazuke] Lorsqu’on jouit d’une filmographie aussi dense et prestigieuse que celle de Kurosawa, le défi pour se renouveler et poursuive son œuvre peut...
le 24 janv. 2015
92 j'aime
11
Dersou Ouzala, c'est d'abord la renaissance du Phoenix Kurosawa qui après l'échec cuisant de Dodes'kaden a tenté de se suicider, fort heureusement, ce fut un échec. Il nous revient 5 ans après avec...
le 2 sept. 2013
90 j'aime
5
Exploiter l’adversité que réserve dame nature aux intrépides aventuriers pensant amadouer le sol de contrées qui leur sont inhospitalières, pour construire l’attachement réciproque qui se construit...
Par
le 14 déc. 2014
58 j'aime
8
Du même critique
"Pardonne Mozart, pardonne à ton assassin!" C'est le cri de désespoir d'un vieil homme usé et rongé par le remords qui retentit, une triste nuit de novembre 1823 à Venise. Ce vieil homme est Antonio...
le 13 févr. 2014
178 j'aime
68
En pleine nuit sur la petite route de Mulholland Drive, située en surplomb de Los Angeles, un accident de la circulation se produit. La survivante, Rita, est une femme séduisante qui parvient à...
le 21 sept. 2014
171 j'aime
37
Ferdinand Griffon est entré malgré lui dans le milieu bourgeois par son épouse avec laquelle il vit sans grand enthousiasme. Sa vie brusquement bascule lorsqu'il rencontre au cours d'une réception...
le 27 oct. 2013
158 j'aime
47