Magnifique ode à la nature, à la vie et à l'harmonie que peut construire l'Homme avec elle, Dersou Ouzala est un film intemporel de Akira Kurosawa.
L'Homme est ici personnifié dans le corps d'un trappeur que le sort a plusieurs fois accablé mais qui ne contient ni haine, ni peine. Il vit car il est en osmose complète avec son univers, chose qui pourrait sembler banale mais il se considère comme un élément de son milieu au même titre que toutes les autres espèces vivantes.
Cet état de complète connaissance et maîtrise, cet humanisme transcendé car il ne pense pas qu'à l'Homme mais à tout être, lui permet en permanence d'aider. Aider des soldats russes qu'il a acceptés de guider, aider des personnes qu'il ne verra jamais, aider son prochain, aider la nature. Une des scènes qui m'a le plus ému est celle où il harangue un tigre (Amba) pour lui expliquer que lui et les soldats ne sont que de passage et donc que celui-ci n'a aucune crainte à avoir.
D'un strict point de vue formel, le film est d'une beauté saisissante alternant puissance de la nature et douceur des teintes, des couleurs. La musique est présente mais s'accorde parfaitement à l'ensemble, elle souligne et accompagne mais ne prend jamais l'ascendant, preuve ultime, on est plus souvent bercé par le chant des oiseaux.
L'épique naît de situations ordinaires en pareils lieux, de survie face à une tempête, une rivière, un tigre. L'extraordinaire qui naît de l'ordinaire tout comme cette interprétation inoubliable de Maxime Mounzouk.

Créée

le 26 juin 2011

Critique lue 932 fois

33 j'aime

12 commentaires

raisin_ver

Écrit par

Critique lue 932 fois

33
12

D'autres avis sur Dersou Ouzala

Dersou Ouzala
Sergent_Pepper
8

Taïga con dios.

[Série "Dans le top 10 de mes éclaireurs : Ochazuke] Lorsqu’on jouit d’une filmographie aussi dense et prestigieuse que celle de Kurosawa, le défi pour se renouveler et poursuive son œuvre peut...

le 24 janv. 2015

92 j'aime

11

Dersou Ouzala
Kobayashhi
9

Oh Captain, My Captain !

Dersou Ouzala, c'est d'abord la renaissance du Phoenix Kurosawa qui après l'échec cuisant de Dodes'kaden a tenté de se suicider, fort heureusement, ce fut un échec. Il nous revient 5 ans après avec...

le 2 sept. 2013

90 j'aime

5

Dersou Ouzala
oso
9

Un coeur de tigre pour une âme vagabonde

Exploiter l’adversité que réserve dame nature aux intrépides aventuriers pensant amadouer le sol de contrées qui leur sont inhospitalières, pour construire l’attachement réciproque qui se construit...

Par

le 14 déc. 2014

58 j'aime

8

Du même critique

Jules et Jim
raisin_ver
3

La Truffe a tout faux

Version sans grâce de Sérénade à trois, Jules et Jim échoue là où le film de Lubitsch réussissait à représenter la complexité du sentiment d'amour. Chaque situation, chaque moment du film est...

le 1 juil. 2011

54 j'aime

76

L'assassin habite au 21
raisin_ver
9

La bonne adresse

Formidable comédie policière, à l'interprétation fabuleuse et à la maîtrise épatante, dès les premières minutes d'ailleurs, la scène d'ouverture du film étant un bijou à l'atmosphère enfumée et...

le 29 déc. 2011

54 j'aime

L.A. Confidential
raisin_ver
9

Critique de L.A. Confidential par raisin_ver

L.A. Confidential est un des films policiers majeurs des années 90. Tout d'abord parce qu'il adapte avec brio le livre de James Ellroy, ce qui est loin d'être une mince affaire. Le film simplifie un...

le 22 nov. 2010

54 j'aime

4