A Portland,dans l'Oregon,une brochette de personnages,qui se connaissent ou pas,se croisent au gré des aléas de la vie.Ils ont tous en commun d'éprouver un mal-être dû généralement à leurs déboires amoureux.Isabel Coixet,l'espagnole qui a écrit et réalisé ce film,est une habituée du cinéma d'auteur,dont elle restitue ici à la lettre,d'une manière quasiment comique,tout le cahier des charges.Trois ou quatre décors hideux d'une insondable tristesse,une image sale et sombre,des chansons vieillottes déprimantes sur la bande-son,des dialogues aussi vides que prétentieux,du progressisme avec des homos ou un transsexuel,et des protagonistes ramollis,névrosés, dépressifs et neurasthéniques,autocentrés sur leurs problèmes affectifs,hirsutes et mal fringués,qui passent leur temps à geindre et à analyser les raisons de leur spleen.Parfois,Coixet tente d'introduire un peu d'humour pour alléger cette noirceur envahissante,mais ça tombe à plat car c'est un truc qu'elle ne maîtrise pas du tout.L'ensemble est gentiment ennuyeux et plutôt déprimant.Toutefois,par moments,le film atteint une certaine vérité à propos du mystère et de la fragilité de l'amour,de la peur de l'abandon.Les acteurs font le job correctement,se dépêtrant tant bien que mal du contexte plombant.Il y a là des figures de "l'art et essai",comme on disait jadis,et des comédiens plus "grand public".Parmi les premiers,on voit Lili Taylor,égérie du ciné indé américain,Seymour Cassel,de la bande à Cassavetes,et Richard Edson,de chez Jarmusch.Les seconds sont représentés par Andrew Mc Carthy,Debi Mazar,Alexis Arquette,le frère de Rosanna,Patricia et David,et une Leslie Mann toute jeunette,loin à l'époque d'imaginer son avenir dans les productions Apatow.