Bon, on va pas se mentir: j'ai regardé "Des hommes et des dieux" pour trois raisons:
1) parce que c'est le césar du meilleur film 2010 et J'AI une conscience professionnelle.
2) Pour ne jamais avoir à m'entendre dire que si je l'avais vu, je n'aurai pu qu'être touché par...blablabla
3) pour pouvoir en faire la critique devant vous ici et maintenant.
4) j'ai toujours le secret espoir d'être étonné, de me faire sortir de mes certitudes ou convictions, d'être bousculé d'une manière d'autant plus inattendue que venant d'un sujet / artiste / traitement que je n'apprécie pas à priori.

Merde, ça fait quatre raisons.

Le verdict: le film est un peu long.
Disons qu'avec 1h45 de moins, il devenait bonnard (Pardon ? Combien il dure ? Il fait 1h57, générique compris).
Faut dire que si on extirpe de ce trip mystique palpitant les chants monastiques, il ne reste que 50 minutes d'histoire. On ne peut pas dire qu'il a arrangé mon allergie aux psaumes, ce chef-d'oeuvre.
Putain, ça chante sans arrêt, ça psalmodie de longue !

C'est dommage. Débarrassé de ses élans cul-béniteux, il y avait matière à faire une bonne histoire.
A ce sujet, les scènes d'échange avec les habitants autour du monastère sont plutôt très bonnes, les acteurs incarnant les moines sont plus vrais que nature, on jurerait sentir la naphtaline à travers l'écran.

Allez, je spoile, je ne résiste pas au plaisir de vous raconter ma scène préférée: c'est quand les moines font rentrer toutes ces prostituées avec ces montagnes de coke, et qu'il commencent un gang-bang avec les chèvres et à ce moment-là, y a frère Luc qui...
Non, j'déconne.

Dommage que le fait divers d'origine n'ait pas concerné un couvent de jeunes femmes dans la vingtaine triomphante dont le renoncement au monde aurait pris la forme d'un refus des vêtements. J'aurai plus cru en Dieu... peut-être.

Pour conclure, on pourra estimer que l'ensemble manque un poil de slam.

Atmosphère austère et un poil mortifère au monastère, surtout quand les frères se font défaire la cafetière par les amis des berbères à l'heure de la prière. C'est sévère. Ça va faire pleurer dans les chaumières.

Oui, bon, vous l'aurez compris, j'ai pas été très touché.
guyness
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Nom de dieu j'ai pas envie, mais je vais y aller par conscience professionnelle !

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le 27 févr. 2011

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guyness

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