Des oiseaux petits et gros par Alligator
Conte désenchanté, mais néanmoins jouissif, moqueur, enjoué, léger et profond à la fois. Presque une comédie? Plus que presque. Et pas seulement pour la présence du fameux Toto, célèbre star de la comédie italienne dans un rôle sur mesure. Pas seulement pour la présence de Davoli, à la jeunesse et au sourire explosés.
La caméra de Pasolini, la photo, les cadrages, les idées de mouvement, la maîtrise de la lumière, les poses des comédiens, toute la réalisation m'a fasciné, procuré un plaisir rare. C'est une foire aux idées, à l'intelligence et à l'originalité. La musique de Morricone accompagne cette fête de l'image de manière merveilleusement imbriquée. Un festival de sensations, de sourires et de jeu, parce que ce conte respire la ludicité, l'esprit de fronde pour cacher un fond intensément désabusé. Du moins est-ce une sensation personnelle. Je ne connais pas assez Pasolini, ni l'histoire politique de l'Italie pour comprendre toutes les subtilités de sa démarche. On sent un ton satirique à l'encontre de l'humanité toute entière, mais plus particulièrement le marxisme et la foi chrétienne. C'est donc en somme un film qui sous des airs de simple conte comique cache un propos bien plus profond que je n'ai pas eu l'intelligence ou/et la culture pour en saisir toute la substantifique moëlle. Des relectures seront nécessaires.