Des Ombres dans la maison constitue l'une des toutes premières incursions de Justine Triet dans le Cinéma ; documentaire de petite mine en forme de moyen métrage finalement assez peu captivant ledit film retrace le quotidien d'une famille brésilienne dans les ghettos de Sao Paulo, montrant tour à tour un jeune adolescent désœuvré, sa mère en proie à l'alcoolisme ainsi qu'une assistance sociale bigote et prosélyte cherchant par tous les moyens à convertir les âmes en perdition...
En l'état Justine Triet ne fait que rendre compte d'une réalité sociale, sans jamais réussir à rendre son propos forcément intéressant. Les séquences anodines, pleinement ancrées dans le quotidien de la famille sus-citée, s'enchaînent dans la monotonie et la redondance la plus lénifiante, la jeune cinéaste se montrant pour l'heure incapable de sortir des ornières de son sujet. Dans le genre "hyperréalisme documentaire" nous préférerons largement nous consacrer une fois encore aux superbes chefs d'oeuvre de Pedro Costa (En avant Jeunesse ! et Dans la Chambre de Vanda en tête, principalement...), qui parvenaient à transmettre la singularité d'un artiste à part entière... Ici l'absence de regard adoptée par Justine Triet empêche l'investissement pré-requis par la charge sociologique inhérente au propos. L'ensemble demeure ni plus ni moins inoffensif, laissant de marbre d'un bout à l'autre et s'oubliant très, trop vite. Dommage.