Des vents contraires par Missbale974
Des vents contraires est une autre film français qui me faisait de l’œil depuis un moment déjà.Autant le prévenir,je n’ai jamais lu le roman de Olivier Adam car l’occasion ne s’est jamais vraiment présentée mais je compte rectifier la chose.J’avais une idée bien précise pour ce film sur un aspect en particulier et en fait, je me suis complétement plantée.Mais ce ne fut pas dérangeant bien au contraire le film fut plus intense encore.Jalil Lespert signe ici son deuxième film après 24 mesures et on peut dire que c’est plutôt réussi.Même si le début peut paraitre très lent,il mérite qu’on s’impatiente.Au début,le ton est assez introspectif,calme en apparence pour mieux mettre à nu les personnages leurs ressentis par la suite.
Le casting a été remarquablement bien choisi notamment Benoit Magimel dans le rôle titre.Il m’avait déjà stupéfié dans Les petits mouchoirs et il le fait une fois de plus ici.L’acteur incarne à l’écran Paul un père complétement perdu depuis la disparition de sa femme.Complétement anéanti par l’abandon de cette dernière,il va peu à peu tenter de se reconstruire.Benoit Magimel offre un rôle tout en finesse,il se révèle très émouvant.Son personnage donne l’impression de démissionner d’accepter les choses comme elles sont mais si on s’attarde sur son visage,on peut y voir une bataille intérieure.Hugo Fernandes et Cassiopée Mayance qui incarnent respectivement le fils et la fille de Paul,jouent également très bien.Je pense notamment à une scène magnifique où le fils essaie de retrouver l’odeur de sa maman sur un foulard qui lui avait appartenu.Le spectateur est un peu comme lui on est à la recherche de la mère(incarnée par Audrey Tautou),pourquoi a t-elle abandonné ses enfants?On ne parle pratiquement jamais d’elle mais c’est comme si elle était partout,dans la maison,dans le jardin,dans les yeux de Paul et de ses enfants.Mais peut-être qu’elle commence à s’en vouloir et que c’est elle qui appelle tous les soirs sans avoir le courage de prononcer quelque chose.Les personnages secondaires ne sont pas en reste eux non plus notamment Antoine Duléry qui incarne le frère de Paul,Alex.Ce dernier donne l’impression d’être comblé par sa vie mais c’est beaucoup plus compliqué que çà en vérité.A travers son personnage,le spectateur entrevoit son enfance et celle de Paul et cette jalousie entre les deux frères « entretenue »par leurs parents.Cette rivalité entre frère qui est propre à chaque famille et qui fait toujours un préféré et un laissé-pour-compte.Ramzy Bedia livre une prestation éloignée de son registre habituel et cela lui va comme un gant.Fidèle à elle même,Isabelle Carré se fait remarquer par sa simplicité,un vrai petit rayon de soleil à elle toute seule.
Des vents contraires regorge de petites merveilles comme par exemple Paul ,Samy et son fils qui dansent à n’en plus finir le sourire aux lèvres ou encore une bataille de peinture improvisée entre Paul et ses enfants.Des moments anodins légers qui contrastent avec d’autres qui se veulent plus graves plus éprouvants entrainant ainsi le spectateur dans une valse de sentiments.Mais surtout dans des vents contraires.