J'étais pas forcément fan du côté tire-larmes, mais difficile de ne pas repenser à 7. Koğuştaki Mucize qui a fait énormément de bruit lors du premier confinement sur la plateforme. Des vies froissées est un nouveau mélo turc où on suit Mehmet, un éboueur apprécié et populaire qui gère un quartier malfamé d'Istanbul, aidant des enfants et adolescents sans abri dont il ne connait que trop bien les difficultés. Un jour, il fait la rencontre d'un garçon abandonné, caché dans les déchets, qu'il décide de prendre sous son aile, tout en lui promettant de retrouver sa mère. Leur lien fusionnel va très vite raviver les souvenirs du passé et de sa propre enfance... La réalisation de Can Ulkay, malgré la pauvreté qu'elle met en scène, est lumineuse et clean, assurant un drame de qualité dédié aux figures de l'ombre, celles qu'on ne voit pas, ces oubliés de la société qui font partie du décor mais qu'on ne considère jamais. C'est une histoire pleine de générosité et d'espoir servie par des acteurs attachants. La star turque, Çağatay Ulusoy, y est pleinement convaincante et délivre un potentiel émotionnel étonnant. Car oui, l'intérêt de ce récit d'apprentissage repose essentiellement sur ses ressorts émotifs et sur la grande tristesse et empathie qu'il stimule en nous. Sans trop en dévoiler, c'est le twist final qui est le point culminant de l'histoire, rattrapant alors les quelques longueurs qui ont précédé, marquées par des dialogues et un mélo assez anecdotiques. J'étais pas forcément emballé par le côté misérabiliste du scénario mais la fin m'a fait reconsidérer mon avis, donnant à Des vies froissées un axe beaucoup plus intéressant et poignant. Ça vaudrait presque le coup de le visionner deux fois !