Une comédie noire se déroulant à Long Life, un gros village montagnard ramassé sur lui-même, tout en pierres et en ruelles profondes, cerné de paysages magnifiques.
Le film s'ouvre sur des images de villageois jetant un sac de jute du haut d'une falaise. Surgit un side-car de fortune transportant Yi Sheng (Simon Yam). Ce dernier ouvre le sac gesticulant tombé sur la route d'où sort un homme qui, pour tout remerciement injurie le docteur interloqué. Le spectateur fait ainsi la connaissance de Niu Jie Shi (Bo Huang), tête brûlée, indestructible, séducteur de femmes seules, pilleur de sépultures occasionnel. Un iconoclaste fui par ses congénères qui se moque des us et coutumes d'une communauté qui en est pourtant friande. Dans le bourg, un vieillard très entouré agonise alors qu'il est à trois jours de fêter ses 120 ans.
Saut dans le temps. Trois mois plus tard : Le docteur est dépêché à Long Life pour s'assurer que la maladie qui y sévit, selon les rumeurs, ne va pas mettre en péril la longévité réputée des habitants. C'est dans la montagne, attiré par le son d'une boîte à musique jouant "Joyeux anniversaire", que l'homme retrouve Niu Jie, bleui, à moitié couché dans un cercueil. Le premier villageois que Yi Sheng rencontre en ramenant le jeune homme à la bourgade crie de peur. Niu Jie est censé être mort, de maladie.
L'énigmatique médecin va entamer son enquête, non : va chercher à savoir. Retour dans le temps.


Pleine de vitalité, la narration use de flash-back glissant habilement de présent (brefs) à passé (temps longs). Inspirée d'une nouvelle, elle suit le grand enfant terrible et incite le spectateur à comprendre pourquoi les villageois figés dans leurs convictions ancestrales mâtinées de superstitions en veulent tant à Niu Jie Shi. La toute dernière partie comprime tout ce qui a précédé et laisse au mot fin, un spectateur un peu honteux.
Plein d'idées et de métaphores, ce film est comparé par certains à un "Roi singe" moderne.


La caméra se déplace avec légèreté. Elle sait où et comment attraper son sujet, qu'elle frôle l'eau, surplombe un paysage, s'approprie un visage. Mise en scène créative, décors riches, abondants en détails, architecture inventive, photographie superbe de Xiafei Song. Musique ? Je crois qu'il n'y en a pas. Et qu'est-ce que ça fait du bien des fois.
Les acteurs sont à leur place, sans excès, sans basculer dans le burlesque où le sujet aurait pu facilement sombrer. Bo Huang est quasi parfait.


Une belle perle dans le cinéma du moment.

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le 26 juin 2016

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sawatdie

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