Cheap the faith
Il faut bien l’admettre : un certain nombre de films, en adaptant des succès de librairie, nous dispensent de lire des livres. On se rattrape ainsi, en deux heures et quelques, de ce qui s’est fait...
le 2 août 2021
21 j'aime
2
Parce qu'il a collaboré avec Al-Quaida durant quelques années, bien avant les attentats du 11 Septembre 2001, un Mauritanien nommé Mohamedou Ould Slahi va être donné par son pays aux Etats-Unis qui vont l'emprisonner à Guantánamo durant plusieurs années, donnant l'occasion à deux avocates l'opportunité de se défendre de quelque chose dont il n'a aucun rapport direct ou indirect.
J'avoue être parti de bon pied avec ce film, tout simplement parce qu'il est réalisé par Kevin McDonald, auteur d'excellents documentaires, et cet aspect-là se retrouve aussi dans l'histoire, avec les conditions de détention du personnage, ou le travail de fourmi des avocates, en plus d'être accusées d'anti-patriotisme parce qu'elles veulent aider, croit-on, quelqu'un qui aurait participé aux attentats. Et c'est aussi le plaisir de revoir enfin Tahar Rahim dans un rôle important, qui fait quelque part miroir avec le film qui l'a révélé, Un prophète, mais ici, il souffre beaucoup plus. Entre la musique hard-rock balancée à fond la caisse, les tortures, les sévices, y compris des viols ou des tabassages, le parcours de Mohamedou Ould Slahi a été un calvaire que l'acteur rend très bien, tout en conservant au fond de lui une sorte de joie de vivre, et de penser à sa famille ce qui l'empêche de sombrer.
Si Shailene Woodley est un peu plus en retrait, Jodie Foster est là aussi dans un rôle assez fort, de femme forte, d'avocate combative, qui va devoir supporter des tas d'embûches, dont la lecture de documents classifiés fréquemment censurés. Enfin, on retrouve aussi Benedict Cumberbactch (par ailleurs producteur), Zachary Levi ainsi que Denis Menochet.
Si la réalisation est sans fioritures, j'avoue cependant ne pas comprendre le choix des formats d'image multiples : car si le format 1:33 est généralement appliqué dans les scènes du passé, celui notamment du jeune homme en Mauritanie, pourquoi les appliquer aussi dans les scènes contemporaines en prison, voire changer le format en cours de route pour du 2:39 ?
Une fois n'est pas coutume, le film blâme à la fois l'administration Bush ET Obama pour ne pas avoir aidé ce prisonnier qui ne devait pas l'être, 14 ans en prison pour rien, et le résultat à l'écran est vraiment intéressant, surtout grâce à l'implication visible de Tahar Rahim.
Créée
le 26 févr. 2022
Critique lue 60 fois
6 j'aime
D'autres avis sur Désigné coupable
Il faut bien l’admettre : un certain nombre de films, en adaptant des succès de librairie, nous dispensent de lire des livres. On se rattrape ainsi, en deux heures et quelques, de ce qui s’est fait...
le 2 août 2021
21 j'aime
2
En 2001, quelques semaines seulement après le drame du 11 septembre, la sinistre équipe Bush – Rumsfeld (qui vient de mourir tranquillement dans son lit sans avoir jamais été inquiété pour ses...
Par
le 18 juil. 2021
19 j'aime
3
L’intelligence de The Mauritanian tient essentiellement à l’approche de Mohamedou Ould Slahi comme d’un témoin détenteur d’une vérité humaine, faisant de lui le moyeu autour duquel gravitent les...
le 2 juil. 2021
15 j'aime
6
Du même critique
(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...
Par
le 18 févr. 2022
44 j'aime
Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...
Par
le 11 nov. 2012
44 j'aime
3
Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...
Par
le 15 sept. 2013
42 j'aime
9