C’est drôle, triste, doux amer, tragique et sordide, un film sur la vie quotidienne d’une troupe d’effeuilleuses, leurs rêves, leurs fragilités mais aussi leur dignité. Le film bénéficie des qualités de réalisateur de Tatsumi Kumashiro et est rehaussé par une bande-son avec musiques traditionnelles ou contemporaines, signée Noboru Seta.
On suit quelques histoires mais l’aspect documentaire nous fait passer d’un sujet à un autre au risque d’affaiblir la force du film. Il y a beaucoup choses dans ce film : comment ces filles arrivent un jour dans cette troupe dirigée par cette patronne (Moeko Ezawa) exigeante et protectrices avec elles et fière et intraitable envers les autres. On suit deux à trois filles (impeccables) toutes ramassées par un petit maquereau (Akira Takahashi), Yuko l’ancienne (Yûko Katagiri) capable de prendre son autonomie grâce à cette troupe et Meiko la nouvelle (Meika Seri, 41 films dont Secret Chronicle: Crimson Goddess in Paradise, True Story of a Woman in Jail: Sex Hell , Black Rose Ascension ,Rue de la joie et Confidentiel – Le marché sexuel des filles ) qui suivra le même chemin. Rajoutons Yachiyo Azuma et Mami Azuma aux carrières quasi-inconnues. On croise beaucoup de monde, trop peut-être, des acteurs de rue, les hommes des stripteaseuses et le Japon, ses villes, ses gares, ses routes, sa neige…Il restent quelques moments effectivement superbes outre les spectacles, un voyage en train, une ballade en bord de mer…
Cette tranche de vie procure donc beaucoup de plaisir et un peu d’insatisfaction pour l’ensemble du film malgré le talent du réalisateur et les élégants portraits de femmes.