Premier film de Olivier Assayas, auparavant critique aux Cahiers du cinéma, Désordre est un film à la fois étonnant et désespérant.
Désespérant car il a des tics inhérents au cinéma des années 80, comme une musique épouvantable, avec des passages de concert qui font penser à du Etienne Daho (qui fait d'ailleurs une apparition dans le film), et une image souvent moche, avec les inévitables néons et autre vénitiennes.
Et, pour ne rien gâcher, le réalisateur semble parfois filmer les scènes jusqu'à son propre enivrement, comme si on n'était pas concernés.
Quant aux points positifs, le film se situe dans cette période des années 80 où l'on découvrait une jeunesse qui se rebelle, à l'instar des films de Beineix ou de Collard, donc on a un trio amoureux composé par d'excellents comédiens, dont Wadeck Stanczak désormais aux portés absents (il s'est désormais tourné vers le théâtre et la télévision) et un jeune Lucas Belvaux. D'ailleurs, le sujet du film fait un penser aussi à ce que fera Tavernier dans "L'appât", mais ce dernier est d'une toute autre force.
Au final, on a là un cinéaste qui se cherche, qui tente plein de choses (le drame, le social, la musique...), mais sans jamais vraiment convaincre. Assayas a été victime du syndrome du premier film, où l'on veut mettre tout ce qu'on peut, mais ça déborde beaucoup.