Une bonne petite surprise

Ces derniers jours, je me suis fait l'intégral de la saga Destination finale, c'est-à-dire 5 films produits entre 2000 et 2011. Ce sont des films à moyen budget avec pour principe de suivre un groupe de personnes qui vont miraculeusement survivre à un accident qui aurait dû leur coûter la vie. Puis, le temps passe et ces même personnes se mettent à mourir dans des accidents très étranges, dans le même ordre que s'ils n'avaient pas miraculeusement survécus au premier accident. La saga s'est fait un petit nom avec le temps. Globalement, les long-métrage de cette franchise sont considérés comme des films moyens mais le succès est à chaque fois suffisamment au rendez-vous pour que chaque opus soit rentable pour les studios. Là où je m'attendais à des films ridicules et idiots, j'ai en fait trouver une bonne petite surprise.

Je vais parler ici du cinquième et dernier opus sortis à ce jour. Après les épisodes 3 et 4 qui commençaient sérieusement à faire pencher la saga du "moyen" vers le "mauvais", ce nouvel opus remonte enfin le niveau. Et sans surprise, si cette suite est meilleure, c'est surtout car elle se rapproche de ce qui faisait les qualités du tout premier film qui reste jusqu'à ce jour le meilleur de la saga. Cela peut se résumer en quelques points.

Déjà, le côté fantastique refait surface avec ce film. Dans les deux derniers, les morts s’enchaînaient trop facilement et, bien que c'était sous-entendu, le côté surnaturelle des événements était très effacé. Alors que dans Destination finale 5, cet aspect surnaturel est remis sur le devant de la scène, notamment grâce au retour du personnage du croque-mort/médecin légiste qui est comme à son habitude très mystérieux et dérangeant. Certaines théories avanceraient qu'il ne serait rien d'autre que la mort personnifiée, rien que ça...
Avec le retour du surnaturel, on n'assiste plus à un film d'épouvante sans saveur mais à un thriller teinté de fantastique et ce petit détail apporte déjà beaucoup au récit.

Ensuite, et c'est tout bête dis comme ça, mais dans ce film, ils recommencent enfin à prendre le temps de s'intéresser au personnage avant de le faire tuer. Car c'est bien beau de créer des accidents hyper violents mais si on se fout des personnages, les scènes n'ont tout simplement aucun impact, qu'importe la quantité de sang versée. Dans ce cinquième volet, le récit prend le temps de se poser, de nous présenter les personnages au travers de quelques scènes anodines mais pourtant cruciales. Par exemple, toute l'intrigue policière n'aboutira à rien (évidemment), mais les quelques scènes d'interrogatoires permettent de faire avancer l'intrigue et développer un peu les protagonistes. D'ailleurs, c'est dans ce film qu'il y a un véritable personnage comique qui apporte des touches d'humour inédites jusque là. C'est une première dans la saga. Tout cela fait qu'on connaît les personnages et qu'on en vient à regretter ou au moins s'inquiéter de leur mort lorsqu'elle approche. On ne reste pas complètement insensible, en plus les réactions des personnages sont crédibles, et tout ça, on le doit à Eric Heisserer, le scénariste, également auteur du très bon Premier contact réalisé par Denis Villeneuve.

C'est justement un autre bon point de ce long-métrage : l'anticipation des accidents. Ça a toujours été le point central de ces films. Montrer comment les morts allaient survenir. Dans les opus 3 et 4, ces scènes d'anticipation ne fonctionnaient pas car, comme je l'ai écrit plus tôt on ne connaissait pas vraiment les personnages, mais aussi parce que la réalisation n'aidait pas et ne parvenait pas à donner de l'intensité aux scènes. Ici en revanche, Steven Quale arrive à peu près à faire monter la tension avant les moments fatidiques, rendant les scènes plus prenantes. Ça se joue sur des petits détails mais c'est précisément pour ça que ça fonctionne, ça reste un tant soit peu subtile.

A lire ces paragraphes, on pourrait penser que le film est franchement bon. Mais faut pas exagérer tout de même. Destination finale 5 est au mieux un film "pas mal", un peu meilleur que simplement moyen. Il paraît forcément très bon quand on le compare avec les volets 3 et 4. Mais il reste néanmoins inférieur au tout premier qui avait l'avantage de la fraîcheur, de l'originalité, d'une mise en scène inspirée et d'une bonne bande originale. Dans ce cinquième opus, la bande originale de Brian Tyler est complètement oubliable et porte tout juste le récit. Les acteurs sont corrects mais sans plus. Et puis, même si le film, comme tous ses prédécesseurs, assume totalement ses scènes what's the fuck ?, ça continue à chaque fois de frôler le ridicule. C'est un peu amusant d'une certaine manière, mais ce n'est pas non plus vraiment délirant. En tout cas, Destination finale 5 aura le mérite de remonter le niveau, de faire plaisir aux fans notamment lors de la toute dernière scène et de se montrer un minimum crédible tout en ayant conscience de ses défauts.