Etudiants VS Aliens VS Abraham Lincoln chasseur d'ours
L'année 1992 :
En 2012 sortait la Cabane dans les bois, film qui détournait les codes du film d'horreur pour mieux s'en moquer voir même le critiquer ouvertement. Chez les fans du genre, un peu lassé de la chose, le film apportait un bon bol d'air frais et renouvelait enfin ce qui était depuis des années sur la pente glissante.
2012, année qui devait se finir le 21 Décembre restera donc une très bonne année puisqu'elle verra la sortie d'un autre film horrifique original, du moins en direct-to-torrentdvd chez nous, j'ai nommé Detention.
Le synopsis un peu plus haut est carrément naze hein ? L'affiche rappelle Sinister ? Mes questions vous ennuient ?
Eh bien si vous vous attendez à du classique attention, Ovni à l'horizon.
Chérie, ça va slasher :
Detention dès la première scène vous prend votre petit cerveau pessimiste, blasé et habitué aux Freddys, Jasons et autre Edward Cullen puis vous le secoue, le retourne dans tout les sens et crache dessus. L'humour, le montage et les acteurs sont nerveux, pas le temps pour une introduction à deux balles qui fait peur, ici la par belle est faîte avant tout aux personnages tous plus délirants les uns que les autres, un brin cliché parfois mais avec une certaine forme d'ironie et d'intelligence. Rien que l’héroïne principale bien que looseuse (depuis quand on conjugue l'américain ?) est surtout drôle, sarcastique et pleine de caractère. Le méchant ? On s'en fout honnêtement car oui Detention parodie tout les Slashers avec en ligne de mire Scream et son quatrième mur torturé. Mais tout y passe et Detention lorgne même du côté du torture-porn à la Saw et de son sang à tire-larigot voir même au delà, vers la SF et l'au delà.
On se doute dès le départ que l'on ne va pas avoir un film d'horreur atypique et que comme pour la Cabane dans les bois il y a autre chose, un truc plus fin que ça mais ici l'histoire part très vite dans le n'importe quoi, un n'importe quoi maitrisé pour notre plus grand plaisir.
Mère et fille.. et mère (paragraphe spoilant) :
Oh oh mes aïeux, en 90 minutes on a le droit à un bon petit mindfuck. Car honnêtement, imaginé un homme mouche joueur de foot US, un ours du futur réduit à l'état de statue à voyager dans le temps, une fille qui devient la mère de sa propre mère ou encore un tueur déguisé en reine de bal. Oui ce n'est qu'un petit aperçu du délire que nous expose Joseph Kahn. Et franchement pour une fois j'adhère au voyage dans le temps et à son traitement. On est pas dans un vieux truc à la MiB 3 essayant de nous faire croire que l'effet papillon c'est tout simple mais au contraire on a le droit à un bordel pas possible au final assez assumé ("Ouais enfin là ça devient compliqué" nous dit l’héroïne). Et puis on voit surtout qu’au-delà du concept c'est la manière de nous le faire accepter qui fait tout. Alors même si des fois on ne comprend pas trop comment ils ont pu intervenir sur le présent avant même d'être allé dans le passé au final, on s'en fout.
9. Drive a hot car :
La force de Detention au-delà de son histoire méli-mélo et de ses personnages c'est aussi dans l'infographie. Elle est très récurent et rappelle les bonnes idées trop peu exploités de Zombiland par exemple. Ici on a du texte à profusion mais jamais à l'excès, c'est souvent très couillon mais très bien fichu et surtout très intelligemment placé. Ajouté à une belle bande son (quoi que la musique de fin "craint") et des effets spéciaux on se doute limité par le budget mais très bons, Detention reste une petite claque qui fait bien mal. Contrairement à La cabane dans les bois, le manque de casting connu (bon j'ai reconnu un mec mais je ne crois pas qu'on ai le droit de citer ses films sur ce forum..) a fait que le film n'a pas du tout été réputé en France et pourtant au bout d'une heure et demie de rire et de surprises on le regrette.
Les slashers commencent à être un genre révolu, qui n'a plus rien à dire et qui comme la majorité de la catégorie horreur brasse de l'argent avec facilité mais pas ingéniosité. C'est pour cela que des films comme Detention existe, pour s'en moquer mais surtout pour nous éclater et franchement en 2012 niveau cinéma ça manquait un peu, l'éclate.