Vu Detour uniquement parce qu’il est réalisé par Christopher Smith, auteur de l’excellent Creep, le thriller horrifique dans les souterrains du métro londonien. Reste que Creep c’est 2005 et depuis, Smith a tenté d’autres incursions : La comédie horrifique avec Severance, l’horreur à la temporalité tarabiscotée avec Triangle, la fantasy horrifique avec Black Death. Vu aucun de ces trois films, malheureusement. Et Detour m’en donne qu’à moitié l’envie. Disons que l’objet, en tant que polar, est plutôt soigné, il y a des personnages intéressants, et plastiquement le film est plutôt réussi, la mise en scène énergique sans être épileptique. Mais ça reste un film de petit malin. Ou plutôt, c’est un film de petit prestidigitateur trop sûr de son coup. Comme tout tour, la magie agit en deux temps : Le truc qu’on ne capte pas et le faux que l’on va prendre pour du vrai – Séquence pivot sous split-screen, assez lourde – avant le basculement et la révélation surprise – Twist bien amené, mais j’avoue ne pas être très sensible à ce genre de prouesse, au cinéma tout du moins. Le problème c’est que j’ai l’impression que le film existe surtout pour cette prouesse de prestidigitateur. Au-delà il reste un polar bien troussé mais un peu lisse (violent mais pas trop, sensuel mais pas trop et plus vraiment horrifique, en fin de compte) et sans grande originalité, pire on a parfois l’impression qu’il ressuscite le genre de façon anachronique. Très dispensable, donc.