Après son film familial Get Santa, Christopher Smith propose un thriller presque tout public, loin de ses premières œuvres horrifiques (Creep, Severance…). Bien que réussi formellement, c’est le film qui m’a le moins surpris dans sa filmographie intéressante.
Je n’ai pas adhéré au personnage joué par Tye Sheridan (Ready Player One), trop monolithique dans son jeu, pour que le spectateur soit à fond derrière lui. Bel Powley est la caution féminine traitée de manière superficielle, sans apporter la moindre profondeur à son rôle, si on fait exception à sa cicatrice montrant qu’elle en a chié dans la vie.
Elle ne fait qui suivre les hommes ayant un peu de considération pour elle.
J’en retiens, cependant, une prestation courte et étonnante de John Lynch (La série The Fall) en bad guy. Ce dernier avait déjà joué dans le moyenâgeux et sombre Black Death du même réalisateur.
Certains rebondissements tournent au comique involontaire au lieu de créer une réelle tension ou surprise, surtout dans le dernier tiers. L’absence de présence de fin alternative, d’après le parti pris scénaristique, pour finir sur un happy end m’a quelque peu dérangé. En effet, je ne suis pas sûr qu’avec des choix différents, on serait arrivé automatiquement à ce résultat. C’est certainement un coup des producteurs car, généralement, Christopher Smith propose des fins plus nuancées sur ces autres films.
Avec cette fin et les personnages dont certains sont à la limite du cliché, on reste dans des productions que l’on a déjà vu beaucoup trop de fois dans le genre. A voir surtout pour les idées visuelles. Ce Détour reste sympathique dans sa mise en scène mais assez classique au final. De mon point de vue, il reste un film mineur du cinéaste.