Lost Highway
Rapidement tourné, Detour pourrait représenter l'archétype du film noir, une suite d'évènements dramatiques, un protagoniste héritant d'une situation malheureuse, des morts, une voix-off, un long...
le 20 juil. 2022
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Rapidement tourné, Detour pourrait représenter l'archétype du film noir, une suite d'évènements dramatiques, un protagoniste héritant d'une situation malheureuse, des morts, une voix-off, un long flash-back et une femme fatale.
Edgar G. Ulmer ne perd pas de temps, le film est court et il installe dès les premières secondes le protagoniste, à l'instant t, puis via un flash-back et on va découvrir sa descente aux enfers plutôt inattendue. C'est son portrait qui captive, puis celui du rêve américain et enfin d'une femme fatale et avide. C'est un véritable cauchemar et on le ressent dans l'atmosphère, d'abord juste sombre puis adéquat aux tourments vécus par le protagoniste.
Tout le long du film, on traverse les USA, de l'Est à l'Ouest jusqu'à Los Angeles, en passant par les routes où le cauchemar commencera. Le réalisateur nous fait ressentir la fatalité de cette traversée, les aléas du protagoniste et ses rares moments de joie qui vont se transformer en malheur. On voit par moment le faible budget, mais le cinéaste parvient à ne pas rendre cet aspect préjudiciable, il transcende son sujet en partant de peu (4 personnages, une grosse péripétie).
On pourra parfois regretter une voix off qui alourdit plus qu'autre chose à certains moments, cherchant plus à expliquer qu'à montrer, mais ça n'enlève rien à la réussite globale de ce film noir. Ann Savage est troublante (et détestable) quand Tom Neal est parfait pour un rôle à ce point imprégné de fatalité et de malchance. Enfin, Edgar G. Ulmer joue parfaitement avec la lumière et surtout ses angles de caméra pour mieux nous faire ressentir l'atmosphère noire.
Finalement, il aura fallu peu de choses à Edgar G. Ulmer pour créer, avec Detour, un véritable film noir, faisant vivre un cauchemar à son protagoniste et captant avec brio toute la fatalité et noirceur de son récit et de l'âme humaine.
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le 20 juil. 2022
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