Relancer la franchise Wrong Turn avec un reboot n'était pas une mauvaise idée en soit. Il faut dire qu'après le très bon, très gore et très fun premier film de Rob Schmidt la saga s'était lentement mais sûrement enfoncée dans les tréfonds de la série Z avec des suites multiples sous forme de DTV de moins en moins regardables. La présence de Matthew Modine, le retour au scénario de Alan B Mc Elroy (scénariste du film de 2003) , un budget plus conséquent et une chouette affiche; j'avais envie d'y croire malgré la présence à la réalisation de Mike P Nelson dont le précédent film The Domestics ne m'avait pas laissé un grand souvenir. Wrong Turn version 2021 fait complétement table rase du passé pour n'en garder que deux trois vagues éléments ( Forêt - Jeunes - Pièges) et tente de rebooster la saga en lui redonnant de l'intelligence et du contenu ce qui paradoxe extrême nous donne peut être l'épisode le plus con de la franchise.
Dans Wrong Turn on va suivre un père de famille parti à la recherche de sa fille qui a disparue en faisant une randonnée dans la forêt des Appalaches. Alors qu'il enquête sur cette disparition, le film nous raconte aussi comment cette jeune fille et ses cinq amis se sont retrouvés confrontés à une étrange communauté vivant dans les bois.
Au détour d'un dialogue le personnage interprété par Matthew Modine soupire devant la perspective d'une soirée pizzas et cinéma avec ses fils qui vont encore choisir un film avec des consanguins cannibales; ou comment balayer d'un revers de la main les six films précédent . Exit donc les sympathiques mongoloïdes cannibales et consanguins des premiers films et place à une nouvelle menace soit disant plus mystérieuse et inquiétante car plus crédible (Je m'étouffe de rire en l'écrivant). Wrong Turn se veut plus sérieux et crédible, on sent d'ailleurs durant tout le film une volonté de tordre le cou à de nombreux clichés du Survival mais tout en les alignant scrupuleusement. Car au final on se retrouve toujours avec six jeunes qui s'aventurent là ou on leur à dit de ne surtout pas aller et qui se retrouvent confrontés à des psychopathes même si on va tenter désespérément de nous faire croire que c'est beaucoup plus subtil que ça. Car dans le cas présent nous avons affaire à une communauté sectaire qui vit recluse dans la forêt et qui voudrait à priori juste qu'on la laisse tranquille; le film tente même de nous faire croire que ce sont finalement des braves gens secourables qui vivent le retour à la nature, dont les pièges servent à la chasse et dont les intentions sont globalement pacifiques ce qui explique sans doute le bâtiment rempli d'effets personnels de campeurs et randonneurs disparus. On passe donc pour le pire bien plus que pour le meilleur d'une bande de débiles crétinoïdes cannibales dont on comprend les motivations très primaires à une sorte de secte new-age en peaux de bêtes dont on aura bien du mal à comprendre le fonctionnement et les lois barbares. A force de vouloir brouiller les piste, de jouer au plus malin, d'écarter le concept même du premier film avec une certaine prétention méprisante ce Wrong Turn 2021 ne fait que se vautrer dans un récit stupide qui fait n'importe quoi de ses rares bonnes idées. Avec son interprétation moyenne renforcé par une VF catastrophique, la pédale douce mise sur le gore, cet pseudo intelligence qui n'est que prétention et ses rebondissements stupides Wrong Turn gagne largement sa place dans la grande famille des plus mauvais remakes horrifiques de ses dernières années.
Wrong Turn 2021 laisse surtout cette très très désagréable impression que le scénariste et le réalisateur ont un peu pris de haut cette franchise pour tenter de lui donner une sorte de respectabilité nouvelle avec un récit plus dense, des enjeux plus profonds, des clichés détournés et un un suspens plus trouble sauf que rien ne fonctionne et que tout se retourne irrémédiablement contre le film qui est surtout globalement très con. Wrong Turn n'aura jamais aussi bien porté son nom tant la saga prend ici un bien mauvais tournant qui semble enterrer la franchise bien plus que lui redonner une nouvelle jeunesse.