Detroit, le dernier film de la réalisatrice américaine Kathryn Bigelow, sort en salles le 11 octobre. Inspiré de faits réels, il se déroule dans la ville du même nom, dans le Michigan, pendant les émeutes de l'été 1967. Un soir, des coups de feu retentissent dans un motel et les forces de l'ordre interpellent de manière particulièrement violente et cruelle les témoins qui s'y trouvent.
Dès les premières secondes du film, la mise en contexte originale sous forme d'animation retient l'attention du spectateur, mais ce qui va suivre est beaucoup plus sombre. La situation tourne vite au cauchemar et le public est happé dans un tourbillon de violence dont il ne peut sortir, tout comme les personnages retenus dans le motel. S'ajoute à cela le dynamisme de la réalisation, à l'image du film : les plans sont courts et tous en mouvement, on croit presque à un documentaire, et le spectateur n'a jamais l'occasion de se poser pour souffler devant un plan fixe, même lors
du procès final
, redoutant le pire. Par ailleurs, les prestations des acteurs principaux sont poignantes de par toutes les émotions qu'ils transmettent, notamment avec Larry (Algee Smith), Fred (Jacob Latimore) et un Will Poulter qui colle avec justesse à son rôle d'antagoniste principal, le policier cruel, du début à la fin.
Ce que l'on pourrait reprocher à Detroit, c'est peut-être son utilisation du pathos parfois un peu trop poussée et romancée. Cependant, le film reste bouleversant, encore plus lorsqu'on se rappelle que ces événements ont réellement eu lieu, et que cette violence et cette cruauté policières ciblées sur les populations noires existent toujours aux États-Unis aujourd'hui.