« Dans Zero Dark Thirty, la réalisatrice Kathryn Bigelow posait, entre autres, la question de comment filmer le meurtre le plus médiatisé du XXIe siècle, celui de Ben Laden. La mise en scène du meurtre est également au cœur de Detroit, qui à l’inverse de son prédécesseur, met en lumière des homicides oubliés, en remontant quelques décennies en arrière pour évoquer les émeutes raciales ayant secoué la ville de Detroit en 1967. La cinéaste se concentre sur les violences ayant eu lieu dans le motel Algiers au cours d’une nuit. Les différents protagonistes y forment un microcosme offrant une métaphore de la ville entière : d’un côté, les policiers et militaires, de l’autre, des civils, hommes noirs ainsi que deux femmes blanches. Au milieu, une arme introuvable avec laquelle l’un des civils est accusé d’avoir tiré sur les forces de l’ordre. Cette nuit sera le théâtre de nombreuses violences, dont plusieurs meurtres. Kathryn Bigelow lui réserve une mise en scène assez particulière qui fera l’objet de notre analyse. Nous interrogerons cette mise en scène du meurtre d’un point de vue à la fois esthétique et sémantique avant de mettre en lumière la potentielle mise en abyme du cinéma qu’elle permet de construire. »
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