On sort du film secoué après avoir dû assister pendant une bonne heure à la torture physique et mentale d'un groupe de jeunes hommes noirs accompagné de deux jeunes femmes blanches afin d'exacerber au possible le déferlement de haine raciste des 3 policiers. Mais il n'en ressort rien. La violence et la bêtise sont telles que l'identification en tant que blanc et responsable puisque mandataire de cette police sera impossible pour un Américain. Le choix très hollywoodien d'opter pour le prisme du fait divers et donc du singulier donne peu d'occasions de prendre de la hauteur. Elle ne le fera jamais. Et au contraire, glisse de nombreux personnages tels le flic noir qui assiste à la scène, les policiers indignés par la découverte de ce qui c'est passé, qui pour donner des gages de subtilité au film sapent toute velléité de décortiquer ce qui relève du système. On pousse un ouf de soulagement. Certes, le mal et la lâcheté existent dans la police, mais le bien aussi. Il n'y a rien à changer ce sont juste de mauvaises personnes.
La troisième partie poussive présente le procès des policiers qui ne seront pas condamnés pour vice de forme. On se souvient que le film débute avec une audition du meneur qui vient de tirer sciemment sur un jeune voleur noir non armé et que la police des polices conclue à une tentative d'homicide et renvoi le policier au travail. On se dote que ce genre de blâme est laissé sans suite.
Un film a oscar pour Américain blanc qui veut se donner une bonne conscience et se conforter dans son opinion et ne rien changer ou juste à la marge.