Julius,jeune truand parisien,vient chercher son ami Paul à sa sortie de prison et dans la foulée ils descendent passer des vacances à Saint-Tropez.En route ils ramassent la jolie Evelyne,ce qui leur permet de squatter la villa de la tante de la gonzesse.Pendant que Julius séduit Evelyne,Paul renoue avec son ex Milka,comme le chocolat,qui,le hasard faisant toujours bien les choses,se pointe aussi à St-Trop au bras de Saedi,un affairiste tapageur.Volet central de la trilogie tropézienne,ce "Deux enfoirés" voit son auteur Max Pécas cumuler les fonctions de réalisateur,producteur,avec sa société Les films du Griffon et scénariste avec son fils Marc Pécas.Les noms habituels sont associés au projet,Jacques Leitienne en tant que coproducteur et distributeur,Jean-Claude Couty à la photo ou Bob Brault à la musique.Rien de nouveau sous le soleil provençal,les personnages changent mais représentent toujours les mêmes archétypes alors que la structure du script est identique à celle des deux autres opus.On nous ressert encore l'histoire du duo de jeunes branleurs parigots partant en villégiature sur la Côte d'Azur qui se retrouvent aux prises avec des amourettes compliquées et une intrigue policière absurde.Les gars trouvent des boulots pour lesquels ils n'ont aucune qualification,un logement luxueux alors qu'ils sont sans le sou,le tout suite à des hasards miraculeux et à du piston inattendu,et des nanas canon alors qu'ils sont cons comme des balais.La routine en somme.Bien sûr le beau gosse va s'embrouiller avec sa gonzesse qui le croit,injustement pour une fois,infidèle,et elle va le rendre jaloux en flirtant avec un bellâtre.Bien sûr on se balade de villa avec piscine en boîte de nuit en passant par la paillote de la plage et les yachts des milliardaires.C'est globalement la même tambouille que d'habitude sauf que c'est pire que dans les autres épisodes,et ce pour plusieurs raisons.D'abord l'humour est d'une lourdeur et d'une pauvreté dramatiques qui feraient passer le reste de la trilogie pour du Molière.D'autre part on ressent comme un malaise en voyant la façon dont sont traités les rivaux de nos tristes héros.On est plus dans la chasse à l'homme et le harcèlement physique que dans la rigolade.Le prof de tennis utilisé par Evelyne pour énerver Julius est pratiquement passé à tabac tandis que Paul tente d'éliminer Saedi en pourrissant dangereusement ses activités nautiques.Tout ça va tellement loin que ce n'est pas drôle une seconde et qu'on ne comprend pas la passivité des victimes qui ne se rebiffent à aucun moment et ne portent même pas plainte contre leurs agresseurs.Et ces comportements ne choquent absolument pas les filles,ravies semblent-ils d'instrumentaliser des mecs et de les voir se battre pour leurs beaux yeux.Si on rajoute à ça quelques scènes à la limite de la pédophilie qui voient une très jeune adolescente flirter avec les deux couillons et exhiber ses nichons naissants avec complaisance,ça commence à sentir vraiment le cercueil pas frais.D'ailleurs,à ce propos,les plans avec des filles nues sont en revanche nettement moins nombreux que dans les autres opus,la vedette féminine n'allant pas plus loin que le port du maillot de bain,son topless sur l'affiche dessinée étant mensonger.Le casting est plutôt pas mal mais ne peut pas grand-chose face au marasme ambiant.Philippe Caroit et Jean-Michel Noirey,de bons comédiens alors débutants qui feront surtout carrière à la télé,sont assez justes mais ils incarnent de vrais connards inexcusables.Caroline Tresca,qui a donc refusé de se désaper,à moins qu'on ne le lui ait pas demandé,avait débuté comme mannequin et tient là son seul rôle au cinéma.Après ça elle enclenchera direct avec une belle carrière d'animatrice télé,devenant une des stars du petit écran via des émissions de FR3 comme "Télé Caroline","Ce soir ou jamais" ou "40° à l'ombre",obtenant même un 7 d'Or de la meilleure présentatrice en 89.Son histoire d'amour avec Caroit se poursuivra hors caméras puisqu'elle sera sa compagne durant quelques années.Lillemour Jonsson est probablement une suédoise et probablement un mannequin,ce qu'elle est dans le film.C'est encore une de ces actrices à la carrière météorique que savait dénicher Pécas.Il y a aussi Denis Karvil,le beau tennisman martyrisé,qui a également été vu en priorité dans la petite lucarne,et les vétérans Jean Vinci,qui a débuté en 47 au ciné et dont c'est le dernier film,et Marie Daëms,jeune première des années 50 qui fut mariée onze ans à François Périer et joue ici l'indispensable vieillarde riche,marrante et dynamique aimant sympathiser avec la jeunesse,genre Denise Grey dans "La boum".Les pécasmen sont de sortie avec Claude Bruna qui campe un richard infect totalement caricatural et affublé d'un accent pied-noir forcé et ridicule,et Gérard Croce en patron de paillote sympa,qui est aussi directeur de production du film,comme il l'est souvent chez Pécas.Pour ce qui est de la petite Stéphanie Billat,miss minis lolos,c'est sa seule et unique apparition à l'écran.